![]() Ph., G.AdC INSULAIRES Hier, nous avons tenu le journal du hasard Additionné les coups de dés Désespérant l'exil D'un tourment si léger. Ivres, Ivres de nous démettre, Silhouettes seulement précisées par le ciel Dans l'immobilité des fêtes insoumises. Hier L'horizon s'était raréfié infiniment L'horizon s'était raréfié Jusqu'à cet infime point d'éclatement Où la lumière se donne comme voltige Arabesque rasant les plus noires violences. A la marge des grèves Un sourire ambigu Dessine à présent le silence. Vois-tu, ce n'est pas une histoire simple Et qui eût jamais lieu Le lieu même nous rêva en désir Nous fûmes en sa réversibilité noués en torsade schisteuse Le roc lavé de feu dans le buisson carbonisé. Vigiles d'un peuple sans frontières, Enfants de la perte infinie Nous divulguons l'amour bien plus haut que l'aveu. Nadine Manzagol, Cryptogrammes, Editions du Manuscrit, 2005, page 37. Cap-Corsine, Nadine Manzagol vit aujourd'hui à Bastia. Assistante de réalisation de films tournés en Corse et à Pékin, elle a publié en 2005 le recueil poétique Cryptogrammes. |
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Elle passe. Sa démarche hale
le regard que je croyais pendu
au chanvre que le ciel file en son
lointain crépusculaire. Je m’évade.
Suivre ses pas gravés sur le sable
– pareils au sel aggravant la peau
d’un passager des larmes –, attentif
à la houle de ses hautes hanches,
pour dire à la nue : découvre-moi.
Rédigé par : Jean François AGOSTINI | 20 janvier 2007 à 14:34
Cher Jean François,
Les interactions de l'inconscient collectif en ses représentations retiennent mon attention. Jusqu'à les chercher dans l'élémentaire ou une figuration en trompe l’œil de nos paysages mentaux insulaires.
Je ne cherche pas l'incarnation mais au contraire l'évidement de toute subjectivité personnelle pour en déconstruire le phallicisme du logos ou de la vision.
Je ne sais si j'y parviens... Parfois, dans certaines évocations du "corps primitif de l'île", cela pourrait prêter à confusion, et vaciller dans le miroir...
Rien pourtant que d'impersonnel !
Voyez donc, par exemple, le petit jardin de l'ancienne mairie de Bastia que contemplent chaque jour les administratifs depuis leurs bureaux. N'y a t-il pas de quoi sourire en "désorbitant" nos regards ?
http://www.corsicamessageri.org/video/passe-murailles.mov
Amicalement
Nadine Manzagol
Rédigé par : Nadine Manzagol | 22 janvier 2007 à 07:16
Et le plaisir dans tout ça ?... =>Passacaglia della vita
Rédigé par : Yves | 22 janvier 2007 à 14:30
“Si Dolce il Tormento” (Madrigal de Claudio Monteverdi, in Il Combattimento di Tancredi e Clorinda, interprété par Marco Beasley)
I
"Si dolce è'l tormento
Ch'in seno mi sta,
Ch'io vivo contento
Per cruda beltà.
Nel ciel di bellezza
S'accreschi fierezza
Et manchi pietà:
Che sempre qual scoglio
All'onda d'orgoglio
Mia fede sarà.
II
La speme fallace
Rivolgam' il piè.
Diletto ne pace
Non scendano a me.
E l'empia ch'adoro
Mi nieghi ristoro
Di buona mercè:
Tra doglia infinita,
Tra speme tradita
Vivrà la mia fè.
III
Per foco e per gelo
riposo non ho
Nel porto del Cielo
riposo haverò.
Se colpo mortale
con rigido strale
il cor m'impiagò
Cangiando mia sorte
col dardo di morte
il cor sanerò.
IV
Se fiamma d'amore
Già mai non sentì
Quel riggido core
Ch'il cor mi rapì,
Se nega pietate
La cruda beltate
Che l'alma invaghì:
Ben fia che dolente,
Pentita e languente
Sospirimi un dì."
Rédigé par : Angèle Paoli | 22 janvier 2007 à 14:59
Cher Yves,
Tu ne l'ignores pas, sans doute, le plaisir est dans le désir justement, jamais seulement phallique, où à combler..."pas toute" disait Lacan.
Chère Angèle,
Génial ! Sais-tu que c'est justement ce que je cherchais comme illustration musicale d'une "Moresca" au féminin pour un projet de scénario sur les guerres de course du Cap Corse, mais jusque là je n'avais trouvé que "Il combattimento di Tancredi e Clorinda" extrait du poème du Tasse mis en musique par Monterverdi. Or c'est justement une version moins guerrière que je voulais. Merci donc à la cap-corsaire de Terres de Femmes ! J'aimerais en parler, un jour prochain, avec toi, avec vous. C'est un énorme chantier ce projet !
Amitié
Rédigé par : Nadine | 22 janvier 2007 à 17:02
Anghjula est partie "on the road" et ne va pas tarder à revenir (la nuit tombe).
Pour le reste, je crois que nous nous sommes compris. C'est du combattimento Eros/Thanatos que je te parlais. Cette passacaille étant une chanson de rue du XVIIe siècle que chantaient en période de carnaval des jeunes en farandole qui faisaient en riant et grimaçant un pied de nez à la mort. J'aime cet affrontement dans le rire...
Rédigé par : Yves | 22 janvier 2007 à 17:19
Chère Nadine,
Vous y parvenez fort bien. Mais la déconstruction n'est qu'une étape, il faut redonner une chance au chaos...
A word is dead, when it is said
Some say –
I say it juste begins to live
That day
Emily Dickinson
Quelque chose se prépare (on voit
une main s’allier à des sons,
les couleurs teindre le primordial
dessin de l’ombre). L’enfoui gronde,
cherche l’issue du sarcophage, … ,
une à une il devra desceller
les serrures oxydées de l’attente
pour qu’advienne au monde présumé
l’arborescent éclat du premier mot.
Rédigé par : Jean françois Agostini | 22 janvier 2007 à 18:30
Les éditions "A Fior di Carta" viennent de publier Repérages, un scénario que j'avais écrit voici plus d'une dizaine d'années, mais qui a été récemment reformulé pour proposer d'ouvrir, avec d'autres, un espace de création collective aux amateurs et professionnels de la vidéo numérique. Pour participer aussi à des espaces de réflexion et d'inspiration contribuant à la production de vidéos relatives à la culture corse.
Une culture insulaire bien insérée dans son environnement méditerranéen, à la recherche des sources qui s'y croisent.
Afin d'y susciter et accompagner des créations artistiques novatrices qui resteraient néanmoins attentives aux traditions qui nous sont spécifiques.
Afin de mieux les transmettre et les renouveler.
Le livret Repérages sera présent, aux côtés des Editions "A Fior di Carta", à la rencontre du "Printemps des poètes" organisée par Terres de femmes autour de Hélène Sanguinetti, rencontre qui aura lieu le 14 mars à partir de 18 heures, espace Art contemporain du domaine Orenga di Gaffory à Patrimonio.
Vous pouvez visionner sur tvcorse une première vidéo (réalisée en 2001), "Torre di Capicorsu" et prendre connaissance des propositions figurant en postface du livret Repérages.
Amicizia
Nadine
Rédigé par : Nadine Manzagol | 25 février 2008 à 16:11