Ph., G.AdC
UNE VOIX VENUE D’AILLEURS
Si faire entendre une voix venue d’ailleurs
Inaccessible au temps et à l’usure
Se révèle non moins illusoire qu’un rêve
Il y a pourtant en elle quelque chose qui dure
Même après que s’en est perdu le sens
Son timbre vibre encore au loin comme un orage
Dont on ne sait s’il se rapproche ou s’en va
Louis-René des Forêts, Poèmes de Samuel Wood, Fata Morgana, 1988 (rééd. 2014), page 44.
LOUIS-RENÉ DES FORÊTS Louis-René des Forêts par Henri Cartier-Bresson, 1995 Source ■ Louis-René des Forêts sur Terres de femmes ▼ → Tout cela qui fut → 30 décembre 2000 | Mort de Louis-René des Forêts |
Retour au répertoire du numéro d'août 2005
Retour à l' index des auteurs
Bonjour Angèle,
Ce qui me plaît dans votre blog (oui, je viens chaque jour... en silence), c'est que je trouve souvent un extrait d'oeuvre d'un auteur que j'aime : Rilke, Char, Cixous, Bonnefoy, Jaccottet, Colette... et tant d'autres !
Entrer chez vous, c'est un peu comme aller dans une maison amie où tous les invités sont nos familiers.
Je vous en remercie.
Je ne peux pas vous inviter chez moi, j'écris moi aussi, mais je n'ai pas de blog. Je fais cela "à l'ancienne" : publications dans les revues papier, rencontres avec des écrivains de notre association et publication chez un éditeur non-virtuel, dernièrement.
A bientôt, peut-être...
Rédigé par : nobody | 15 août 2005 à 13:42
Bonjour Nobody. Tu peux me tutoyer, tu sais, comme tu l'as fait pour le premier de tes commentaires (fin juin) sur Terres de femmes. Je suis très touchée de tes visites silencieuses, mais fidèles. Très heureuse aussi de partager avec toi les mots que j'aime et qui me parlent. Ne t'inquiète pas de mon silence dans les jours qui viennent. Je prends le maquis jeudi prochain pour une région de Corse si retirée qu'aucune liaison Internet ne me sera possible. Je serai de retour dans mon village du Cap à la fin août.
Rédigé par : Angèle Paoli | 15 août 2005 à 16:52
Merci Angèle ! Je tutoie spontanément, puis... j'hésite...
Je pars fin août, non pas pour le maquis mais pour une région de silence où ni radio, télé ou Internet n'ont leur place.
Retour 2e semaine de septembre.
Bon séjour dans le maquis !
Rédigé par : nobody | 15 août 2005 à 17:17
POUR MEMOIRE...
Des voix éteintes... (20/01/2003)
Il est parfois intéressant de consulter les commentaires de lectures de ceux qui écrivent ou ont écrit. Ici une voix aujourd'hui éteinte parle entre autres choses de plusieurs autres voix elles aussi éteintes, et pourtant ça ne prend pas une ride, tant la question que l'écriture pose à chacun reste d'actualité... De quel "oracle" intime et très ordinaire s'agit-il pour Foucault, Des Forêts, Char, Platon... et aussi pour le tagueur inconnu de la grotte de Lascaux ? Pour découvrir cela, il n'est qu'un seul moyen : ouvrir Une voix venue d'ailleurs (Maurice Blanchot, Gallimard) ! Osez donc entre deux rendez-vous, ou à la pause café, vous croiserez des figures de la littérature et des pensées vivantes...
Rédigé par : M.P. | 15 août 2005 à 23:51
Pour mémoire (26.02.2003)
"Quand la parole emprunte à l'oracle sa voix où ne parle rien d'actuel, mais qui force celui qui l'écoute à s'arracher à son présent pour en venir à lui-même comme à ce qui n'est pas encore, cette parole est souvent intolérante, d'une violence hautaine qui, dans sa rigueur et par sa sentence indiscutable, nous enlève à nous-mêmes en nous ignorant.[...]
C'est la chance du poème que de pouvoir échapper à l'intolérance prophétique [...]"
Maurice Blanchot,"la Bête de Lascaux" in Une voix venue d'ailleurs, Folio Essais, 2002, page 62.
Rédigé par : Angèle Paoli | 16 août 2005 à 10:35
Pour tenter de dissoudre "le bleu violent de la vie", ce poème d'Anne-Lise Blanchard :
"J'ai souvenir d'autres chambres. Chambres encloses sur elles-mêmes, chambres à mi-jour, chambres imaginées par des jeunes filles aux cheveux de neige.
Ajourées de dentelles et silencieuses. Un soupçon de violette nous transporte dans un jardin ombreux où s'alanguissent dans l'attente des chaises-longues aux couleurs passées. Un claquement d'éventail, la discordance obsédante des bourdonnements au-dessus des grappes de lilas.
Douces comme les ventres des chats, ornées du rond dépouillement de la lumière, d'autres nous convient à partager le calice velouté des confidences.
[...]
Ainsi chaque matin le ciel est lavé de ses blessures quand les fenêtres s'ouvrent sur un plain-chant.
Les pieds soulevés par un vent de passage rejoignent les trilles qui le balaient.
Embarquement allègre sous la houle violente des générations. Poursuivre les effluves de braise.
Anne-Lise Blanchard, Le Bleu violent de la vie, Poème, Orage-Lagune-Express, décembre 2004, pp. 23 et 25.
Rédigé par : M.P. | 17 août 2005 à 08:35
Coucou Angèle,
De retour de mon escapade toute ma tendresse et un grand "à bientôt" sur tes terres... bisous
Rédigé par : ludecrit | 17 août 2005 à 14:05