PLUIE D’ÉTÉ
Une belle lumière de fin d’après-midi baigne le hameau lumière fraîche et limpide d’après la pluie tombée drue rapide étincelante large rideau translucide nimbé de lumière oliveraie noyée feuilles argentées des chênes-liège lustrées gris vert luisant des lauzes mouillées pluie irréelle d’avant les temps des antiques déluges le gros grain claque sur les toits puis passe la pierre rutile sous les miroitements de l’eau l’oliveraie bruit s’ébroue moutonne en cascade douce sur la mer une rumeur sourde monte jusqu’au hameau rumeur étale ample sans à-coups elle s’imprègne de sa houle se fait conque marine abrite la mer
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
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En double écho à Pluie d'été et à Jean Grosjean
"Orages qui passâtes au loin la nuit sur vos chars de ferraille, vous dispensez après vous des jours d'infinie bruine, et les toits luisants de larmes s'accoudent contre le ciel aveugle"
Jean Grosjean, La Gloire, précédé de Apocalypse, Hiver et Elegies, Poésie/Gallimard, 1969, p. 72.
Rédigé par : Florence Trocmé | 12 juillet 2005 à 14:14
Pour Anghjula et Ivucciu en pensant à la fête nationale Française qu’ils passeront en Corse…J’ose poster ce commentaire inopiné, probablement inadéquat avec cette si belle pluie d’été …dont ici ( où ? ) je rêve infiniment !!!
Amicizia
Guidu_____
OBLIQUES
Comme les romains qui autrefois
Dans le cirque rassemblés
Au coude à coude vers le ciel
Projetaient leur clameur,
Sous des cieux en chapiteau
Décrivant une voûte
Signal merveilleux
Du lieu de la fête du peuple ;
Aujourd'hui je l'ai vue
La multitude en un instant,
Converger vers l'arène.
Dans la ville soudain envahie par le flot humain
Les maisons tressaillent,
La fête de chaque pas de porte déborde,
La cité se pare de fumées d'artifices
Pour écrire au-dessus de ses murs
En une traînée bistre,
La nouvelle splendide,
La joie explosive,
Des habitants de l'immense métropole.
Les rues ont le sourire
Les enfants le fou rire.
Par delà les quartiers les femmes font la chaîne
Pour briser le silence des oppressions.
Les policiers tout enrubannés de ludique
Egayent leurs uniformes
De brandebourgs serpentins.
Des pétards étayent le discours des bonimenteurs,
La parole est à tous,
Les discours se confondent.
Sur les estrades
Les guignols dispensent d'ineffables bastonnades.
Sur la foule hilare
La loi bleu marine veille.
Le pickpocket derrière la palissade
Lorgne le gousset du dandy parfumé.
Des matelots ivres jalousent le funambule,
Son fil dans les airs,
Brin de coton hydrophile,
Se dévide sans relâche
Comme la barbe à papa
Autour de la baguette.
L'aube en se levant demain
Sur les remparts de la mégalopole,
Regardera se fondre dans l'eau glauque du port,
Les dernières taches de pétrole et d'acétylène,
Des dévoreurs de feu grisés par le succès...
Rédigé par : Guidu | 12 juillet 2005 à 18:05
« Nul ne sortait de ces lieux sans un visage plus serein, et les sourdes clameurs qu’on entendait au dehors semblaient être les flots des passions et les orages du monde qui venaient expirer… »
Chateaubriand, René
Rédigé par : Angèle | 12 juillet 2005 à 18:08
et elle était là cachée derrière la dune et personne ne la voyait et elle regardait la mer, elle regardait l'infiniment bleu et vert de la mer et elle écoutait la rumeur de la mer, et, elle ne pensait plus, elle était plongée dans l'infini bleu et vert de la mer et elle était plongée dans la rumeur, la douce rumeur de la mer et le vent, le souffle du vent caressait son visage, et, et elle écoutait la brise du vent, la brise du vent dans la rumeur de la mer, et, son regard était attiré par l'horizon où les derniers rayons de soleil se lovaient et, elle a regardé longtemps, longtemps, l'horizon, là, cachée derrière les dunes, et, elle est partie dans l'infini.
clem.
Rédigé par : clementine | 15 juillet 2005 à 16:50