(hommage à Hélène Cixous)
ENVOLÉES DE VENTS
Troglodytiques
les casemates étirent
leurs bosselures au creux
de la falaise
torse
Ocres
Taillés dans le tuf
les couloirs boursouflés
ondulent pareils
à des boyaux aveugles
encoudés
dans un dédale
de pièces
borgnes
Les corps impriment
leur poids
dans le sol de terre brute
les pas incongrus
réveillent
les chauves-souris
endormies
dans les angles
arides
dans leur vol affolé
elles heurtent
la pierre
zèbrent
l’espace
insensible
à leur cri
sourd
Un filet de lumière
arasante
filtre
dans la poussière
chaude
des gravats
lourds
Furtive
masse oblongue
une silhouette
surgie
des angles morts
rase le torchis
de ses voiles
noirs
Un accablant silence
plaque dans les sables
les formes inertes
du désert
Envolées
De vents
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
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Bonjour !
Depuis plusieurs semaines, je lis ton blog. Il est merveilleux : documenté, les sujets sont variés et satisfont notre faim intellectuelle. Je t'en remercie vraiment.
Pourquoi le dire si tard ? J'étais là, je lisais... :-)))
Peu de temps aussi. Je travaille, j'écris, je lis beaucoup, je corresponds. Voilà !
Rédigé par : nobody | 29 juin 2005 à 09:56
Nobody. "Mon nom est personne". A la croisée des chemins, dans le sillage des flots qui me conduisent vers Kallistè, il y a aussi Ulysse. Merci de cette rencontre et pour ces mots-dulations silencieuses.
Rédigé par : Angèle | 29 juin 2005 à 10:59
Envolées de mots, de couleurs, de matières.
Un triptyque de choix.
Merci Angelina
Rédigé par : louis dalla fior | 29 juin 2005 à 12:37
En partance pour le Maroc, je n'ai pu résister à un dernier petit saut de puce ici, avant le départ.
Merci Angèle pour ce texte magnifique de Cixous, plein de la beauté - et de la dureté possible aussi - de cette prochaine rencontre avec l'inconnu. J'ai des visions de lumière tout d'abord. Puis d'ombre. Car sans la première - vivifiante, mais parfois aveuglante - la seconde - obscurité et secrets - n'existerait pas. Comme en musique un air ne survit pas au retrait de ses silences.
Parlant silence, il s'en trouve quelques-uns dans le terme "nobody" qui me rappelle un très joli vers de la poète d'Amherst - l'Américaine Emily Dickinson - caché quelque part dans mes armoires, en exergue d'un texte de fiction jamais publié.
De mémoire...
'I'm nobody. Who are you?
Are you nobody too?"
Partir en voyage permet parfois de réintégrer temporairement la portion "nobody" de soi-même qu'au retour on voit retourner vers le "Je suis", alors inévitablement transformé. La vie quotidienne produit de tels effets, bien sûr, mais le déplacement du corps vers un autre territoire en magnifie la portée.
Et sur cette ...portée, j'écrirai un nouvel air que je vous chanterai à mon retour!
Bonne quinzaine! La Juvéniste
Rédigé par : La Juvéniste | 30 juin 2005 à 06:20
Je suis d'autant plus sensible à ce compliment, chère Juvéniste, que cet hommage à Hélène Cixous est de ma main. Quand vous reviendrez du Maroc (ma destination du mois d'avril dernier), je serai dans mon île où je séjourne jusqu'à la mi-septembre. Bon colloque et à très bientôt. Je consulterai mon courrier même si Terres de femmes aura pris d'ici là ses quartiers d'été.
Rédigé par : Angèle | 30 juin 2005 à 07:13
Oups! Aurais dû écrire "pour" Cixous!
Je vous souhaite de très bonnes vacances, Angèle.
Au plaisir de vous lire, La Juvéniste
Rédigé par : La Juvéniste | 30 juin 2005 à 07:35
et elle se souvient, c'était le soir, et, elle entrait dans l'étable, une étable qui n'avait que ce nom, et, elle entendait un bruit, un bruit qui faisait froid dans le dos, et, quelque chose lui frôlait une épaule, et, elle criait, elle qui n'était pas très grande, et, elle sortait de l'étable et elle la voyait qui frôlait les murs, qui s'envolait maladroite frôlant, rasant les murs, c'était une chauve-souris, et, c'était l'animal oiseau qu'elle n'a jamais pu aimer, qu'elle n'a jamais pu apprivoiser dans son coeur.
clem.
Rédigé par : clem | 29 juillet 2005 à 00:14
Buongiorno Angèle,
anch'io da qualche tempo visito questo tuo luogo ricco di sensibile attenzione e di molta poesia che amo. Commento in italiano certa che capirai come possa esprimerti meglio il mio apprezzamento. A presto
Rédigé par : farouche | 29 juillet 2005 à 17:48
Envolées de vents
Que ces mots viennent jusqu'à toi
pour te dire que je pense à toi
que les images de Corse sont mon quotidien
pour mieux t'imaginer sur ta terre et partager.
Rédigé par : ludecrit | 29 juillet 2005 à 17:49
Bonsoir à toutes trois et merci pour vos commentaires chaleureux. Un mot particulier ce soir pour "farouche", toute nouvelle sur Terres de femmes.
Buona sera, Rita selvatica. Sei benvenuta sulle mie terre. Ho visto da qualche tempo che tu venivi a rendermi visita e sono venuta anch'io da te ieri l'altro. Sono stata completamente affascinata dalle tue foto, commenti, scelte di poesie,... Sono molto commossa dal tuo apprezzamento. Ti ringrazio sinceramente.
Amicizia
Anghjula
Rédigé par : Angèle | 30 juillet 2005 à 20:22
Quel bonheur que ce blog : il renouvelle le plaisir de lire, de voir et multiplie le plaisir des correspondances insulaires enfin excentrées de leur ancrage.
Rédigé par : Nadine | 04 août 2005 à 14:07
Merci à vous, Nadine, de cet oeil si juste. Je me suis promenée dans votre très émouvant carrughju avec un petit détour par Centuri. Vivez-vous en Corse ?
Pouvez-vous me rafraîchir la mémoire ? Où se trouve précisément la plaque Balzac ? Près de la Citadelle ?
Amicizia,
Anghjula
Rédigé par : Angèle | 05 août 2005 à 13:17