Ph, G.AdC
ELLIPSE DE LA TRAGÉDIE
Elle marche nue parmi la foule
un voilier glisse à l’horizon des vagues
ellipse du silence
elle se heurte aux hommes en délire
elle délie ses nattes longues qui dansent sur son dos
elle regarde de haut trois gendarmes qui déplacent leur trèfle lent
ellipse des cloches à la volée
une jeune femme cherche d’un geste fou le bébé qu’elle porte à son flanc
une fourmi titubante à ses pieds tire à elle une écorce de pain doux
une libellule dorée la délivre de sa langueur
ellipse du regard
la ville inconnue estompe son mirage
inversés par la vie
les objets retrouvent leur espace assidu
elle demande sa route à une femme borgne
son œil mort lui montre le chemin
ellipse de l'énigme
elle se défait des objets qu’elle a cueillis au passage
la figue de barbarie renoue avec ses piques
le galet poli se couche dans la vague
la punaise des bois vogue sur le tilleul
l’épeire-diadème se coule dans sa toile
elle se love hors de son rêve
ellipse de la tragédie
Angèle Paoli, Ellipse de la tragédie, La Revue des Archers, Publication littéraire semestrielle, n° 16, mai 2009, page 157.
D.R. Texte angèlepaoli
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Ti ringrazio dell'accoglienza Angèle, e delle visite e dei link...è bellissima la tua terra, ricca e feconda di cultura, idee, poesia. Vado a risponderti anche su inoui per quanto là mi chiedi.
E vado a tradurmi questi tuoi versi con domenicale tranquillità per meglio assaporarli.
Rédigé par : farouche | 31 juillet 2005 à 11:37
si je savais parler et lire l'italien, je te l'écrirais, si je savais lire et écrire le portugais ou l'espagnol je te l'écrirais, si je savais lire et écrire le corse je te l'écrirais, je te l'assure je te l'écrirais,
mais que pourrais-je t'écrire ?
clem.
Rédigé par : clem | 31 juillet 2005 à 13:29
Chère Angèle,
le temps aléatoire de mes déambulations blogosphériques me mène invariablement ici. J'y découvre des mots qui résonnent avec mes ailleurs, mon corps paradoxal avide et de partance, et de repos (états, cela dit, qui ne sont pas toujours incompatibles). Avant le départ pour le Maroc, je me suis arrêtée sur la corse terres de femmes. Je pars bientôt pour P.E.I et me revoilà encore ! Mouvement d'épeire-diadème et reconnaissances homonymiques de l'épair. Dans les fils, dans les épaisseurs et dans la transparence de Terres de femmes, je trouve toujours asile poétique. Merci! Au plaisir de vous relire à mon retour fin août (à moins que sur l'île où je prendrai racine pour quelque temps ne se trouve pas trop loin de mes quartiers - faut dire que je me prédis paresseuse... - un petit café internet).
Amitiés,
La Juvéniste
Rédigé par : La Juvéniste | 31 juillet 2005 à 23:10