La branche Casanova
UN FIGUIER

« Un figuier
de mères en filles
corses, à jamais
sur la place au frais des platanes
les jeunes filles cousent les draps de noces
les femmes raccommodent
spasmes du ventre, amours clandestines
alliances possibles, morts suspectes
elles désignent leurs ennemis, lancent l’anathème
personne ne soutient leur regard
les hommes sont loin
les champs sont secs
les volets clos
la folie s’attarde sur la statue assise
qui ne dit plus rien
la montée vers l’ombre du figuier éprouve,
la pulpe des fruits noirs sève de la famille »
Geneviève Richard, Les Cahiers de poésie-rencontres, Écritures de femmes, 2002, p. 129.
Si j’ai bien lu ce poème… et si j’ai bien entendu les paroles d’une poète et amie, Geneviève Richard-Mailhot est une « presque insulaire », corse évidemment, de la branche Casanova par sa mère, mais aussi normande (Manche). Elle a vécu à Alger jusqu'en 1962 et s'est rendue à plusieurs reprises en Inde. Elle a publié à six reprises dans les Cahiers de poésie-rencontres. Si quelque lecteur/lectrice en sait plus…, qu’il/elle n’hésite pas à m’écrire.

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Merci très chère Anghjula pour ce texte que j'adore car il en dit beaucoup avec peu, sur notre île impitoyable...
Oui elle est façonnée par ces "TAIRES DE FEMMES" là aussi !
L'unique image acceptable de la Corse est celle véhiculée par le tourisme. Quelle affaire ! Des splendides panoramas, des collines d'oliviers qui se jettent dans la mer, des plages de vacances où les troupes disciplinées pendant les autres mois vont s'octroyer un moment de liberté, de soleil, de redécouverte de la nature et du corps. Tout au plus la bouffée d'air accordée comme une compensation à une vie étouffée toute l'année par un travail sans pores et sans respiration. Les croisières, les aventures, les nuits chaudes en plein air. Cette Méditerranée des vacances est la seule admise et la seule acceptée.
Nous, nous en savons bien plus …
Et voici ce que j’ai envie de dire aux :
AGENCES DE VOYAGES_____________
Au pied d'un olivier
Rien qu'une seule ligne
Feston gris clair des pierres
Traits sous le soleil
Cliquetis des cigales
Amers des Hellènes
Points noirs sur le sentier
Voilà que tout se mêle
Et j'en perds la vue.
Des volets bleu azur
S'entrouvrent sur la mer.
Ce sourire des maisons
Coups de pinceaux dans la crique,
Rappelle aux visiteurs
Des souvenirs gris vert,
L'horreur des dictatures,
La fin des chimères,
L'amnésie du temps,
L'absence de l'éternel,
L'irrévérence du présent,
La complaisance des marchands.
Amicizia
Guidu ___________
Rédigé par : Guidu | 04 juin 2005 à 23:55
Les deux poèmes sont comme un écho, comme ces chants corses, ces voix qui se répondent, l'imaginaire vagabonde entre le figuier et l'olivier...
Bonne soirée Angèle...
(Moi aussi j'ai parlé de ma terre natale en mettant quelques photos de ma balade dominicale)
Rédigé par : ludecrit | 05 juin 2005 à 21:41