Aquatinte numérique originale, G.AdC JUIN 44 Maintenant que le fil se détend et s’embrouille (Et la mémoire écrit avec un crayon blanc), Je reviens en arrière à tâtons, rassemblant Les divers rescapés de ma longue patrouille. Je retrouve la porte aux craquements de rouille Qui donnait sur le fleuve où je palpe le flanc De ma barque ; j’entends ronfler un monoplan Piper Cub, et je vois éclater la citrouille De la lune sur les jardins criblés d’obus. Quelle étrange saison, favorable aux abus Des vivants quand la mort rôdait sous les cerises. Je ramais, je cueillais pour Janine en piqué Blanc - tous ses mouvements étaient pleins de surprises Dans l’ombre qu’à midi mitraillait en piqué Le soleil. Jacques Réda, La Course, Nouvelles poésies itinérantes et familières (1993-1998), Gallimard, Collection Blanche, 1999, page 78. |
JACQUES RÉDA Jacques Réda Sète, festival Voix Vives de Méditerranée en Méditerranée 31 juillet 2015 Ph. ©Pierre Kobel ■ Jacques Réda sur Terres de femmes ▼ → 24 janvier 1929 | Naissance de Jacques Réda → L’aurore hésite → L’homme et le caillou → Testament (poème extrait du Testament de Borée) → 4 mars 1970 | Jacques Réda, Il s’est mis à neiger (hommage à Jean-Philippe Salabreuil) ■ Voir | écouter aussi ▼ → le site Jacques Réda → (sur Terres de femmes) Bernadette Engel-Roux | Le nom des choses [Une lecture de Jacques Réda, extrait] → la conférence en ligne de Jacques Réda (dimanche 9 novembre 2003. Université de tous les savoirs) : "Jacques Réda : Écrire Paris") |
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