Ph, G.AdC
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CAROLE DARRICARRÈRE Source ■ Carole Darricarrère sur Terres de femmes → [Bleu est un chemin d’ambiance dans le rouge] (extrait de Beijing Blues) → Les doubles jeux du (Je) (note de lecture sur le recueil Le (Je) de Léna) → Élévation du feu → Imagine qu'un matin... (+ une notice bio-bibliographique) → Je coupais souvent à travers champs → Nous vécûmes → (dans l'anthologie poétique Terres de femmes) Ulysse (Joyce remixed) → (dans la galerie Visages de femmes) le Portrait de Carole Darricarrère (+ un extrait du recueil Demain l’apparence occultera l’apparition) ■ Voir aussi ▼ → (dans la Poéthèque du site du Printemps des poètes) une fiche bio-bibliographique sur Carole Darricarrère |
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les mains sur un clavier qui dansent, qui ne cessent de danser pour de la musique ou pour des mots, de la musique comme des mots, des mots comme de la musique, des mains toujours, qui travaillent et qui créent, des mains que l'on regarde ou que l'on ignore, des mains parce que la force c'est dans la main que je te donne que tu la ressens, des mains parce que ta force c'est dans ta main que je serre quand tu me la tends, que je la ressens. des mains toujours.
bonne soirée.
cl"émentine
Rédigé par : clementine | 28 juin 2005 à 23:27
___ Les mains de Jeanne-Marie / Arthur Rimbaud ___
Jeanne-Marie a des mains fortes,
Mains sombres que l'été tanna,
Mains pâles comme des mains mortes.
- Sont-ce des mains de Juana ?
Ont-elles pris les crèmes brunes
Sur les mares des voluptés ?
Ont-elles trempé dans les lunes
Aux étangs de sérénités ?
Ont-elles bu des cieux barbares,
Calmes sur les genoux charmants ?
Ont-elles roulé des cigares
Ou trafiqué des diamants ?
Sur les pieds ardents des Madones
Ont-elles fané des fleurs d'or ?
C'est le sang noir des belladones
Qui dans leur paume éclate et dort.
Mains chasseresses des diptères
Dont bombinent les bleuisons
Aurorales, vers les nectaires ?
Mains décanteuses de poisons ?
Oh ! quel Rêve les a saisies
Dans les pandiculations ?
Un rêve inouï des Asies,
Des Khenghavars ou des Sions ?
- Ces mains n'ont pas vendu d'oranges,
Ni brui sur les pieds des dieux :
Ces mains n'ont pas lavé les langes
Des lourds petits enfants sans yeux.
Ce ne sont pas mains de cousine
Ni d'ouvrières aux gros fronts
Que brûle, aux bois puant l'usine,
Un soleil ivre de goudrons.
Ce sont des ployeuses d'échines,
Des mains qui ne font jamais mal,
Plus fatales que des machines,
Plus fortes que tout un cheval !
Remuant comme des fournaises,
Et secouant tous ses frissons,
Leur chair chante des Marseillaises
Et jamais les Eleisons !
Ca serrerait vos cous, ô femmes
Mauvaises, ça broierait vos mains,
Femmes nobles, vos mains infâmes
Pleines de blancs et de carmins.
L'éclat de ces mains amoureuses
Tourne le crâne des brebis !
Dans leurs phalanges savoureuses
Le grand soleil met un rubis !
Une tache de populace
Les brunit comme un sein d'hier ;
Le dos de ces Mains est la place
Qu'en baisa tout Révolté fier !
Elles ont pâli, merveilleuses,
Au grand soleil d'amour chargé,
Sur le bronze des mitrailleuses
À travers Paris insurgé !
Ah ! quelquefois, ô Mains sacrées,
À vos poings, Mains où tremblent nos
Lèvres jamais désenivrées,
Crie une chaîne aux clairs anneaux !
Et c'est un soubresaut étrange
Dans nos êtres, quand, quelquefois,
On veut vous déhâler, Mains d'ange,
En vous faisant saigner les doigts !
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Voir une image :
Les mains de Jeanne et Laetitia
Amicizia
Guidu ________
Rédigé par : Guidu | 26 juillet 2005 à 14:32