Yves Klein (1928-1962)
Relief éponge bleu (RE 6), 1961
Pigment in Kunstharz auf Schwämmen,
Kieseln auf Holz
© VG Bild-Kunst, Bonn, 2003.
« JE SUIS HANTÉ. L'AZUR ! L'AZUR ! »
Comment parler du bleu, comment rendre compte de son corps et de sa corporéité ? Comment se saisir de cette couleur céleste qui est peut-être aussi absence de couleur ? Comment retenir sa fluidité, comment cerner la tonalité de l’invisible ? Voilà qui parait la plus difficile, la plus improbable, la plus inaccessible des entreprises.
Et pourtant, Nicolas Charlet invente une trilogie, lui qui a consacré à l’œuvre du peintre Yves Klein tout un travail d’analyse, de réflexion et d’écriture. C’est que, pour le poète comme pour le peintre, s’imprégner de la matière du bleu est une démarche essentielle. Qui donne sens à la vie.
La trilogie du bleu s’échelonne dans le temps et rend compte d’un parcours personnel que traversent la vie, l’amour et la mort. Le premier tableau du triptyque, La Chair du bleu (2002) pose les jalons métaphoriques de l’écriture, entre « profondeur et légèreté ». Dans le tableau médian, Les Yeux du ciel (2004), le poète évoque la traversée de la douleur à partir de l’expérience intime et charnelle du deuil. Le troisième volet, Je vous baigne avec moi dans le bleu (2005), est un chant d’amour et un chant à l’amour de la vie. Nicolas Charlet a composé les deux derniers volets du triptyque au cours de son séjour à la Villa Médicis. Dont il a été le pensionnaire en 2004.
Pour le poète, le bleu précède toute autre expérience. Il est la chair du ciel. Il y a du sacré en lui. Il relève de l’incarnation. Dès lors, dire le bleu échappe à toute approche scientifique ou historique. Seul le langage poétique permet d’apprivoiser le bleu, d’en approcher l’Idée. Car le bleu « antécède » la chose. Comme le Verbe, il relève de l’expérience intérieure.
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
Nicolas Charlet, Trilogie du bleu : La Chair du bleu ; Les Yeux du ciel; Je vous baigne avec moi dans le bleu. Editions Le Pli, Orléans, 2002, 2004, 2005.
Bonjour Angèle,
Sans nous consulter voilà que je parle de Nicolas Charlet aujourd'hui en mettant le commentaire reçu suite à ma note "Le bleu du ciel"
mots de toute beauté...
Tendresses
Elisanne
Rédigé par : ludecrit | 29 juin 2005 à 11:12
quel beau texte angèle pour rendre compte de ma quête, celle d'un chercheur de bleu ! En effet, je m'attache à saisir, comme un enfant avec un filet à papillon, la tonalité de l'invisible, la corporéité du bleu. Le voyage est comme vous le dites si bien une histoire de vie, d'amour et de mort. Je sais angèle, à vous lire souvent, que vous savez la profondeur et la légèreté de ce chant d'amour, champ d'absence, cancion amère orange-outremer.
Rédigé par : Nicolas CHARLET | 29 juin 2005 à 15:39
Sur Pau.fr, un portrait de Nicolas Charlet, qui vient tout juste d'ouvrir son blog.
Rédigé par : TdF | 26 avril 2006 à 19:19