Ph., G.AdC EL ALFARERO Todo tu cuerpo tiene copa o dulzura destinada a mí. Cuando subo la mano encuentro en cada sitio una paloma que me buscaba, como si te hubieran, amor, hecho de arcilla para mis propias manos de alfarero. Tus rodillas, tus senos, tu cintura faltan en mí como en el hueco de una tierra sedienta de la que desprendieron una forma, y juntos somos completos como un solo río, como una sola arena. LE POTIER Ton corps entier possède la coupe ou la douceur qui me sont destinées. Quand je lève la main je trouve en chaque endroit une colombe qui me cherchait comme si, mon amour, d’argile on t’avait faite pour mes mains de potier. Tes genoux, tes seins et tes hanches me manquent comme au creux d’une terre assoiffée d’où l’on a détaché une forme, et ensemble nous sommes un tout comme l’est un fleuve ou comme le sable. Pablo Neruda, Vingt poèmes d’amour et une chanson désespérée, Gallimard, Collection Poésie, 1998, pages 118-199. |
■ Pablo Neruda sur Terres de femmes ▼ → 12 juillet 1904 | Naissance de Pablo Neruda → L’insecte → Le vent dans l’île → Me gustas ■ Voir aussi ▼ → (sur le site Nobelprize.org) une notice bio-bibliographique sur Pablo Neruda et le Discours prononcé à Stockholm (en espagnol) à l'occasion de la remise du Prix Nobel (10 décembre 1971) |
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Ce que dit le réel...
Que faire de ce corps
En rupture de ban ?
Vivre le jour comme une amande ?
S'apprendre pour ne pas renoncer ?
Se lancer un défi,
L'esprit à nu,
La chair à vif,
En une ivresse de sursis.
La mémoire
Puissance illusoire,
Rature des bords de mer.
Soudain l'inexplicable,
Le coeur en silence,
Les mains apaisées.
Autour, la vie,
En soi, le projet
Qui prend corps,
Existe,
Fort comme un centre.
Ce que dit le réel
Ne s'imite jamais.
Jacques Imbert,
Ce qui au dehors se divise et s'étend,
Editions Jacques Bremond,1991, p.50.
Rédigé par : M.P. | 25 mai 2005 à 09:44