PER MARE (extrait) Si naviga tra Sardegna e Corsica, C’è un po’ di mare e la barca appruata scarrichia. L’equipaggio dorme. Ma due vegliano nella mezzaluce della plancia. È passato agosto. Siamo alla rottura dei tempi. È una notte viva. Viva più di questa notte, viva tanto da serrarmi la gola è la muta confidenza di quelli che riposano sicuri in mano d’altri e di questi che non lasciano la manovra e il calcolo mentre pregano per i loro uomini in mare da un punto oscuro della costa, mentre arriva dalla parte del Rodano qualche raffica. Mario Luzi, Su fondamenti invisibili (1960-1979), in Tutte le poesie, volume primo, Garzanti Editore, Gli Elefanti, 2005, pp. 361-362. EN MER Nous naviguons entre Sardaigne et Corse. La mer est agitée et le bateau piquant du nez dérive. L’équipage dort. Mais deux hommes veillent dans la semi-lumière de la passerelle. Août a pris fin. Nous sommes à la rupture des temps. C’est une nuit vivante. Vivante plus que cette nuit, vivante à me serrer la gorge est la muette confiance de ceux-là qui dorment assurés dans la main des autres et de ceux-ci qui n’abandonnent ni la manœuvre ni le calcul alors qu’on prie pour les hommes en mer d’un point obscur de la côte, alors que du côté du Rhône parviennent quelques rafales. Mario Luzi, L’Incessante Origine, Flammarion, 1985, pp. 211-212. Traduit de l’italien par Philippe Renard et Bernard Simeone. |
MARIO LUZI ■ Mario Luzi sur Terres de femmes ▼ → Diana, risveglio → Dove l’ombra → Il pensiero fluttuante della felicità → Nature → Près de la reine de Saba (note de lecture sur Trames de Mario Luzi + extrait) → Primitiales (note de lecture sur Prémices du désert) → Stupore d’ultramattutina luce → [Vita o sogno ?] |
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On appelle ceci "synchronicity" en anglais. Je retrouve, enfoui dans les paquets que mes parents m'ont apportés d'Italie, le dernier Luzi...
Rédigé par : JC-Milan | 20 mai 2005 à 16:35
DE BONIFACIO A LIPARI ____________
Rien ! Enfin presque. L'innommable. L'indicible. L'indescriptible. L'abstrait.
Bleu marine. Bleu ciel. La rencontre des deux. L'horizon les distingue, mes yeux aussi.
Puis, une touche de carmin, le rouge du drapeau tricolore, le sang de la commune, le peuple de Paris. La guillotine.
La mer : lieu de l'énumération le moins propice à l'exaltation, à l'extirpation, le contraire de l'ennui, son exact contraire, l'indolence.
Amicizia
Guidu _______
Rédigé par : Guidu | 22 mai 2005 à 02:13
La rencontre des deux ou la rencontre des dieux ? Je pensais à l'instant au cri d'Ulysse : "Kallistè", alors qu'il venait de découvrir les côtes d'une île inconnue. La Corse, si j'ai bonne mémoire. Kallistè, c'est aussi Callisto, la plus sublime des nymphes.
Rédigé par : Yves | 22 mai 2005 à 11:00