Le 30 mai 1901, récitation poétique : Anna de Noailles est à l’honneur chez Robert de Montesquiou (Paris, 9 mars 1855 - Menton, 11 décembre 1921), Pavillon des Muses à Neuilly, où le maître de céans organise pour elle un grand dîner. Anna de Noailles par Ignacio de Zuloaga (1870-1945) Huile sur toile, juin 1913 Musée de Bilbao Sarah Bernhardt, qui a découvert Le Cœur innombrable grâce à Reynaldo Hahn, déclare dans une lettre adressée à Marcel Proust qu’Anna est « le plus grand des poètes, un grand génie… ». Enthousiasmée par la lecture du recueil poétique, la tragédienne est conviée à réciter le poème « L’Offrande à la Nature ». Très admirée de ses contemporains, Anna Élisabeth de Brancovan, comtesse Mathieu de Noailles (Paris, 1876-1933), occupe une place importante dans la vie littéraire et mondaine du début du XXe siècle. Marcel Proust voit en elle « une femme-mage », tandis que Jean Moréas la nomme « L’Abeille de l’Hymette ». Sorti en librairie le 8 mai 1901, son recueil poétique Le Cœur innombrable est accueilli avec un succès qui dépasse de beaucoup les espérances de la « divine ». Anatole France déclare un mois plus tard : « Votre poésie, jeune et charmante comme vous, est auguste et vieille comme la terre, dont elle a les âcres senteurs. Vous exprimez avec une force incroyable la délicieuse nouveauté de la vie et la joie de découvrir l’antique univers. Vous êtes jeune comme la poésie grecque. […] Ces vers candides, étonnés et farouches sont d’une nymphe des eaux, des bois et des montagnes. Vous m’inspirez une amitié craintive et comme une sainte terreur. Car je ne crois pas, Madame, que vous soyez une simple mortelle. » Anna de Noailles n’est pourtant pas une révolutionnaire de la forme poétique. Elle ne se pose nullement dans la lignée de Mallarmé, mais plutôt dans la veine lyrique de Ronsard et, plus proche d’elle, celle d’André Chénier. Et puise son inspiration dans la poésie grecque, dont elle est une fervente lectrice. Dans ses poèmes, Anna de Noailles chante l’amour, la nature et la mort. Mais son « cœur », qu’elle compare à « un palais plein de parfums flottants », y occupe la place privilégiée d’un « cœur innombrable ». Angèle Paoli D.R. Texte angèlepaoli Anna de Noailles |
ANNA DE NOAILLES Image, G.AdC ■ Anna de Noailles sur Terres de femmes ▼ → [Si je n’aimais que toi en toi] → 15 avril 1900 | Parution du poème « Bittô » → 21 juin 1927 | La comtesse Greffulhe et Anna de Noailles → 30 avril 1933 | Mort de Anna de Noailles ■ Voir aussi ▼ → (sur Libres rimes) choix de poèmes d'Anna de Noailles → (sur le site de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique) une notice bio-bibliographique sur Anna de Noailles → le site Anna de Noailles de Catherine Perry → (sur Terres de femmes) 11 décembre 1921 | Mort de Robert de Montesquiou-Fézensac |
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Trop glacé ce portrait? Peut-être ne dégageait-il pas cette vivacité qui lui était chère mais personnellement, je le trouve beau et porteur. Il se dégage une telle intensité de son regard et puis cette main sur sa poitrine, cette épaule dénudée, ces tons... je trouve au contraire cela empli de vie et de chaleur.
Rédigé par : Marielle | 30 mai 2005 à 17:52
Sur le site Vive Voix, un autre poème issu du recueil Le Cœur innombrable : "Le Temps de vivre", dit par Madeleine Renaud.
Rédigé par : Yves | 12 mars 2006 à 04:18
En ce moment, au collège, je travaille sur Anna Elisabeth de Noailles, étant donné que mon collège porte son nom. Au début, l'idée ne m'enchantait guère, je dirais même pas du tout. Mais plus les jours ont passé et plus je me suis intéressée à elle et aujourd'hui je suis fière que mon collège porte son nom, car Anna De Noailles était une grande dame. Je trouve ce quelle écrit formidable.
Rédigé par : naudin sarah | 10 février 2008 à 19:17
Une très bonne idée de situer ce texte par rapport à son époque. De nombreuses informations fiables et utiles, merci.
Rédigé par : Saskia des épigrammes | 13 mars 2011 à 01:35