Umberto Saba/Parole
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Parole
« Parole,
Dove il cuore dell’uomo si specchiava
Nudo e sorpreso – alle origini ; un angolo
Cerco nel mondo, l’oasi propizia
A detergere voi con il mio pianto
Dalla menzogna che vi acceca. Insieme
Delle memorie spaventose il cumulo
Si scioglierebbe, come neve al sole. »
Umberto Saba, Tutte le poesie, éditées par Arrigo Stara, Mondadori, Milano, 1988, page 431.
« Mots,
Où le cœur de l’homme se reflétait
Nu et surpris – aux origines ; je cherche
Au monde un coin perdu, l’oasis propice
À vous laver par mes pleurs
Du mensonge qui vous aveugle. Alors
Fondrait aussi la masse des souvenirs
Effrayants, comme neige au soleil. »
Traduction de Philippe Renard, in Anthologie bilingue de la poésie italienne, éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, page 1315.
BIO-BIBLIOGRAPHIE
Né à Trieste, Umberto Saba (1883-1957) est austro-hongrois de naissance (Trieste était à l’époque un port autrichien). Né d’une mère juive, Saba a répudié le patronyme paternel (Poli) au profit du nom de plume qu’on lui connaît (saba signifie « pain » en hébreu), patronyme inspiré de celui de sa nourrice, Beppa Sabaz. Saba a exercé jusqu’à sa mort (dans Trieste redevenue italienne) la profession de libraire-antiquaire.
Saba est une figure isolée au sein des grands courants poétiques de la première moitié du XXe siècle. L’extrême simplicité des poèmes de Saba a beaucoup déconcerté ses contemporains, au point qu’on a parfois taxé ses poésies de « crépuscularisme » superficiel. Cette apparente simplicité est pourtant transfigurée par la lumière absolue qui la féconde. N’y sont probablement pas étrangères l’influence du traitement analytique qu’a suivi Saba dans le cabinet d’Edoardo Weiss (le premier psychanalyste italien) et sa fréquentation de Nietzsche et de Freud, dont il a été dès l'adolescence un lecteur fervent.
Œuvres principales :
- Poèmes de l’adolescence et de la jeunesse (Poesie dell’adolescenza e giovanili, 1900-1907) ;
- Maison et campagne (Casa e campagna, 1909-1910) ;
- Trieste et une femme (Trieste e una donna, 1910-1912) ;
- Choses légères et vagabondes (Cose leggere e vaganti, 1920) ;
- L’Amoureuse Epine (L’amorosa Spina, 1921) ;
- Paroles (Parole, 1934) ;
- Oiseaux (Uccelli, 1948) ;
- Presque un récit (Quasi un racconto, 1951).
Umberto Saba a aussi laissé un court roman posthume Ernesto (Ernesto, 1975), dont l’intrigue tourne autour de sa propre homosexualité.
Pour plus d’informations sur la vie et l’œuvre d'Umberto Saba, se rendre sur le site cronologia.it (site en italien). |
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Le "petit enfant", les origines, le coeur pur... un thème récurrent dans la poésie italienne, et avant Freud - à qui Saba pensait peut-être. Un poète un peu mièvre, pour certains, Giovanni Pascoli, développait déjà quelques ans plus tôt la poétique du "petit enfant", le "fanciullino"
Rédigé par: JC-Milan | le 08 avril 2005 à 17:04