Ph., G.AdC Le cœur est fendu en deux et ne sait ce qu’il veut. Il y a du mouvement, de la vie dans la barque. Se forment des rangées d’images. Ce n’est pas cela qui vient des rives proches, des rives séduisantes, c’est en toute hâte une petite salutation : Romancier, nouvelliste et poète norvégien, né le 20 août 1897 à Vinjem et mort le 15 mars 1970 à Oslo, Tarjei Vesaas, fils de paysan, hésita longtemps entre le métier de son père et l’écriture. Il écrit (en néo-norvégien [nynorsk], langue autrefois connue sous le nom de « langue rurale ») dès les années vingt mais n’atteindra une notoriété nationale et européenne qu’en 1934, avec Le Grand Jeu ; puis viennent les années de guerre, la peur et la violence (Le Germe, la Maison dans la nuit). Parmi les grands romans d’après-guerre, deux chefs-d’œuvre : Les Oiseaux et Le Palais de glace. Dans l’œuvre de Tarjei Vesaas, La Barque le soir, publiée en 1968 et curieusement restée inédite en français, est une œuvre fondamentale, crépusculaire. Appelée « roman » par son auteur, il s’agit plutôt d’amples réminiscences poétiques semi-autobiographiques. Il révise les thèmes qui ont accompagné sa vie de créateur : l’effroi face à l’invisible, la condition spirituelle de l’homme, tandis qu’il brosse son propre portrait psychologique, de sa prise de conscience que l’homme est seul jusqu’à l’acceptation finale de la mort. Mais Vesaas n’est pas un auteur abstrait ; fidèle à ses origines, il sait rendre présentes les choses les plus essentielles, les plus élémentaires : du pas d’un cheval dans la neige jusqu’aux variations infinies de la lumière. Plus subjectif que ses autres livres, La Barque le soir illustre avec une rare densité les talents de Vesaas, sa capacité d’évoluer « du rêve au réel, en passant par le symbole et l’allégorie, sans qu’il soit jamais possible de séparer l’un de l’autre » (C.G. Bjurström). |
TARJEI VESAAS ■ Tarjei Vesaas sur Terres de femmes ▼ → Lisières du givre ■ Voir aussi ▼ → « La petite barque » → Fabio Pusterla | Due rive |
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