« La chaumière des Trois Ourses | Accueil | François Solesmes/Je choisis l’île »

03 avril 2005

16 mai 1898/Naissance de Tamara de Lempicka

Éphéméride culturel à rebours




Naissance à Varsovie, le 16 mai 1898, de Tamara Gurwick-Gorska, dite Tamara de Lempicka, la peintre la plus emblématique des années « Art Déco ».




Tamara_de_lempicka_1
Tamara de Lempicka
Image, G.AdC




Née dans une famille très fortunée, Tamara de Lempicka a vécu en Russie une existence dorée jusqu’à l’arrestation par les bolcheviks de son mari Tadeusz (de Lempicki), dont elle a fini (après beaucoup d’acharnement) par obtenir la libération. En 1913, le couple fuit la Russie et s’installe en France. À Paris où, très vite, elle fréquente la Haute société européenne et s’affiche femme émancipée et bisexuelle. Tamara étudie la peinture à l’Académie de la Grande-Chaumière (un institut privé). Elle est l’élève d’André Lhote et de Maurice Denis (mouvement nabi) et se passionne pour l’art de la Renaissance italienne et des grands maîtres italiens (Michel-Ange en particulier).

En 1925, elle participe à la première grande Expo Arts Déco (Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels de Paris). C’est à partir de là qu’elle se fait un nom et devient une véritable icône et diva de l’Art Déco. Avec un style tout à fait reconnaissable. « Une lumière à la manière d'Ingres, du cubisme à la Fernand Léger, avec du rouge à lèvres Chanel », résume un critique d'art de l’époque. Elle finit par se séparer de Tadeusz pour épouser, en 1933, le très riche baron Raoul Kuffner. Tous deux émigrent en 1939 pour les États-Unis où elle se consacre exclusivement à son art, exposant dans de nombreuses galeries de renom, mais sans plus jamais obtenir le succès qu’elle eut pendant l'entre-deux-guerres. Dans les années 1960, elle se tourne vers l’art abstrait. Artiste prolifique, c’elle surtout comme portraitiste qu’elle est aujourd’hui reconnue.

Elle s’est éteinte au Mexique le 18 mars 1980, vingt ans après le décès du baron Kuffner. Sa fille Kizette, née de son premier mariage, a dispersé ses cendres au sommet du Popocatépetl.

La première grande rétrospective de l’œuvre de Tamara de Lempicka s’est tenue à Paris au Musée du Luxembourg en 1972 et a contribué à la réhabilitation de son œuvre (tant soit peu ignorée par la critique qui tenait jusqu’alors son art pour un art « mineur »). La dernière grande exposition de son œuvre a eu lieu à la Royal Academy of Arts de Londres (« Tamara de Lempicka, icône de l’Art Déco ») en 2004. Tamara de Lempicka est très peu représentée sur les cimaises des musées français, hormis celui de Nantes, auquel elle a légué ses œuvres.

« Rien n’est plus évocateur des années jazz que ces portraits glacés de femmes à la mode et d’hommes séduisants qui jouent au polo dans la journée et boivent des cocktails jusqu’à l’aube », rapporte le critique d’art Frank Whitford, qui rajoute que c’est au cours de ces soirées folles « données par les riches et les décadents, où drogues et alcools étaient servis par des domestiques à moitié nus », « qu’elle sniffait de la cocaïne avec Gide et draguait hommes et femmes », et qu’elle a aussi fait la connaissance de Colette, d'Isadora Duncan, de Jean Cocteau, ou encore de James Joyce.

Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli




Carta_gabriele_1
Lettre de Gabriele D'Annunzio à Tamara de Lempicka





Voir aussi :
- les toiles de Tamara de Lempicka de la Bert Christensen's CyberSpace Gallery sur
Next painting.
- (sur Terres de femmes) le
Portrait de Suzy Solidor par Tamara de Lempicka.



Retour au répertoire de mai 2006
Retour à l' index de l'éphéméride culturel


TrackBack

URL TrackBack de cette note:
http://www.typepad.com/t/trackback/2170420

Voici les sites qui parlent de 16 mai 1898/Naissance de Tamara de Lempicka :

Commentaires

Poster un commentaire

Les commentaires sont modérés. Ils n'apparaitront pas sur ce weblog tant que l'auteur ne les aura pas approuvés.

Si vous avez un compte TypeKey ou TypePad, merci de vous identifier