L’exposition Alfred Manessier
« Les Paysages de la Baie de Somme et de Picardie »
(Musée de Picardie, Amiens), qui devait prendre fin le 20 mars 2005, se poursuit jusqu’au 29 mai 2005.
Alfred Manessier
Sans titre (Baie de Somme) – détail, 1954.
Huile sur toile, 26 x 44 cm
Cf. Catalogue de l’exposition, page 16.
Dans la première moitié des années 1950,
la production de Manessier est fortement inspirée
par les paysages du Crotoy.
Ph.angèlepaoli
LA BAIE DE SOMME
Alfred Manessier n’a été séduit que par une partie bien précise du littoral picard, la baie de Somme. […]
« Je voyais la baie de Somme comme une lumière, comme un miroir réfléchi du ciel sur le sable mouillé ». Il la voyait principalement depuis le site du Crotoy, où il passait, enfant, les vacances scolaires de septembre.
Comme la décrivait Colette en 1908, la baie de Somme est un
« désert humide et plat où la mer, en se retirant, a laissé des lacs oblongs, des flaques rondes, des canaux vermeils où baignent les rayons horizontaux. » (Les Vrilles de la vigne)
[…] Ici, les trois éléments ne se distinguent que rarement. L’air et le ciel sont saturés d’humidité, voire de sables légers. […] Le soleil plus ou moins voilé, vient illuminer le tout, tandis qu’à d’autres moments, l’obscurité envahissante laisse chatoyer les derniers reflets du jour. Les changements d’aspect du paysage ne sont pas seulement saisonniers ou météorologiques mais également liés aux différents moments de la journée et à l’état d’esprit de l’observateur.
D’où l’infinie panoplie des nuances de surfaces, de traits, de couleurs ; juste après, tout se confond dans la brume, le pinceau doit cerner franchement la réalité, ici il peu vibrer. C’est dire que la baie de Somme de Manessier est toujours « vraie » sinon « réaliste ».
La lumière du jour, filtrée par les éléments qui l’irisent, multiplie les tonalités. Loin d’être un espace monocolore, la baie de Somme révèle des teintes multiples comme le souligne Colette : « la baie de Somme, humide encore, mire sombrement un ciel égyptien, framboise, turquoise et cendre verte. » (Les Vrilles de la Vigne)
Paul Oudart, extrait du catalogue de l’exposition, page 28.
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