 Ph., G.AdC
LAISSES DE MER
À toi
Il faudra alors se satisfaire de l’extrême lenteur des jours
du parfum affadi des journées sans lumière
des coquillages vides sur les laisses de mer
du craquèlement des pas dans les pas de l’absent
du ricanement persistant des mouettes rieuses
des plumes abandonnées dans les recreux de dunes
des filins emmêlés dans les lagons d'oyats
Il faudra alors oublier la lueur du regard
et laisser au sourire le temps de s’estomper
de n’être plus qu’une ombre au coin de ta paupière
à peine un battement imperceptible des cils
la soie d’un cheveu pâle glissé entre deux pages
juste un mot évadé de tes courriers froissés
juste un nom éclipsé dans l’océan du ciel
une larme égarée dans l’infini silence
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
 Ph., G.AdC
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quelle tristesse dans ce poème... lettre à celui qui s'évanouit lentement...
Rédigé par : sans moi | 01 avril 2005 à 12:26
"...Les ténèbres sont elles-mêmes des toiles
où vivent, jaillissant de mon oeil par milliers,
Des êtres disparus aux regards familiers."
Baudelaire
Rédigé par : Angèle Paoli | 01 avril 2005 à 12:59
« Laisses de mer », je ne peux laisser passer. C'est un beau chant mélancolique et nostalgique et les photos de Guidu sont toujours aussi belles. Pourquoi les chants les plus tristes sont-ils toujours les plus beaux ? J'aimerais bien parfois l'inverse (et non l'averse).
Rédigé par : Myriade | 02 avril 2005 à 17:20
Cette nuit j’ai rêvé que l’on m’ interdisait de faire des photos ! Pour vous Angèle, je les ai faites quand même, les voici :
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Un nègre aux dents jaunes vêtu de gris pousse un immense éclat de rire dans la trouée d'azur tachée.
On ne distingue plus le gris bleu du ciel de la mer figée comme du plomb.
Une interminable série de vagues se confond avec des arbres de cuivre jaune.
Les murs de la ville s'écroulent dans une poudre de talc opaque.
La course de la lune rattrape le cheval violine de l'ombre dans une course effrénée.
Le vacarme insoutenable que produit le silence se confond avec le doux clapotis de l'étang qui vient d'apparaître au pied d'une falaise.
Une herbe rougeâtre s'accoude mollement sur la chaise pendue par un pied, elle descend d'un plafond oblique au bout d'un fil de nylon invisible.
La surface de l’immense champ recouvert de sable jaune est plane mais modulée par une série de stries disposées géométriquement comme les dessins que l'on voit sur le dos des zèbres …
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Me direz vous celle, ou celles que vous préférez ?
Grazie
Amicizia
Guidu____
Rédigé par : Guidu | 04 juillet 2006 à 10:27