Ph., G.AdC
JALOUSIE
Il lui arrive de plus en plus souvent la nuit
de descendre dans la cuisine
où fument en silence sous la lune
les statues que le jour relègue parmi les meubles
les habits, sous l’amas des choses
rapportées du dehors et vouées à l’oubli.
Il n’allume pas mais s’assied dans sa lumière
comme un habitué au milieu des filles
et leur parle d’une voix triste et douce
de sa femme qui se donne là-haut, dans sa propre chambre
à de grands cavaliers invisibles et muets
- Et c’est moi qui garde leurs chevaux, dit-il
en montrant l’épais crin d’or enroulé
à son annulaire.
Guy Goffette, « Jalousie », Les Portes de la mer, in Éloge pour une cuisine de province, Champ Vallon, 1988 ; Gallimard, Collection « Poésie », 2000, page 87.
GUY GOFFETTE Ph. D.R. Source Pour entendre Guy Goffette lire à voix haute le poème Jalousie, se rendre sur le site Lyrikline. ■ Guy Goffette sur Terres de femmes ▼ → Et si… → Je me disais aussi… ■ Voir aussi ▼ → (sur Terres de femmes) 23 janvier 1947 | Mort de Pierre Bonnard |
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Quel moment de solitude parfaite. Excellente photo de Guidu, aussi.
Rédigé par : JC-Milan | 22 avril 2005 à 20:03