VENISE MIRAGE
Venise mirage
miroir d’images
visages
de brume et de mer
rivages en partance
îlots défaits
cheveux dénoués
lagune mobile immobile
subtil mélange de terre et d’eau
vastes étendues planes
de bleus et de gris noyées
sables désertés
croisées d’ogives délaissées
miracle fragile des pas altérés
silhouettes enrobées
de vent vif et iodé
syllabes éparpillées
de leurs paroles bues
plages abandonnées
à leurs rêves
déchus
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
Voir aussi : - (sur Terres de femmes) Venezia 83. |
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Curieux, Venise = déchéance, souvent. Et pourtant : la joie de vivre, l'espièglerie des citadins, le chant du patois (qu'on parle encore!)... ?
Rédigé par : JC-Milan | 29 mars 2005 à 21:37
Merci Giulia de le rappeler. Fellini a bien rendu aussi compte de cela dans son film Casanova. Je renvoie à ce sujet aux « Imprécations à la reine » d'Andrea Zanzotto (sur Terres de femmes).
Rédigé par : Angèle Paoli | 29 mars 2005 à 22:27
Angèle Paoli m’a demandé des images pour ce texte.
Je lui ai dans un premier temps répondu :
"… ce texte est magnifique aucune image ne peut s'y accoler ...
les images sont TES mots et ils se suffisent à eux-mêmes !"
Jugez plus tôt :
rage
mages
ages
rivages
ange
noyées
désertés
délaissées
altérés
abandonnées
déchus
C’est ainsi AUSSI, que je vois Venise !
Un mot souvent vaut dix mille images. Parole de photographe !
Amicizia
Guidu ________
Rédigé par : Guidu | 30 mars 2005 à 01:54
Chère Angèle
Quand j’étais collégien c’est ce:
VENISE ___
de Alfred de Musset
Que je récitais …
______________________________
Dans Venise la rouge,
Pas un bateau qui bouge,
Pas un pêcheur dans l'eau,
Pas un falot.
Seul, assis à la grève,
Le grand lion soulève,
Sur l'horizon serein,
Son pied d'airain.
Autour de lui, par groupes,
Navires et chaloupes,
Pareils à des hérons
Couchés en ronds,
Dorment sur l'eau qui fume,
Et croisent dans la brume,
En légers tourbillons,
Leurs pavillons.
La lune qui s'efface
Couvre son front qui passe
D'un nuage étoilé
Demi-voilé.
Ainsi, la dame abbesse
De Sainte-Croix rabaisse
Sa cape aux larges plis
Sur son surplis.
Et les palais antiques,
Et les graves portiques,
Et les blancs escaliers
Des chevaliers,
Et les ponts, et les rues,
Et les mornes statues,
Et le golfe mouvant
Qui tremble au vent,
Tout se tait, fors les gardes
Aux longues hallebardes,
Qui veillent aux créneaux
Des arsenaux.
Ah ! maintenant plus d'une
Attend, au clair de lune,
Quelque jeune muguet,
L'oreille au guet.
Pour le bal qu'on prépare,
Plus d'une qui se pare,
Met devant son miroir
Le masque noir.
Sur sa couche embaumée,
La Vanina pâmée
Presse encor son amant,
En s'endormant ;
Et Narcissa, la folle,
Au fond de sa gondole,
S'oublie en un festin
Jusqu'au matin.
Et qui, dans l'Italie,
N'a son grain de folie ?
Qui ne garde aux amours
Ses plus beaux jours ?
Laissons la vieille horloge,
Au palais du vieux doge,
Lui compter de ses nuits
Les longs ennuis.
Comptons plutôt, ma belle,
Sur ta bouche rebelle
Tant de baisers donnés...
Ou pardonnés.
Comptons plutôt tes charmes,
Comptons les douces larmes,
Qu'à nos yeux a coûté
La volupté !
__________________________
Aujourd’hui (hè !, u tempu passa…!)
je vous offre le vôtre !!!
Amicizia
Guidu ___
Rédigé par : Guidu | 08 septembre 2007 à 16:48