Céramique de Fernand Léger (détail)
Musée d’art moderne et contemporain Les Abattoirs,
Toulouse
Ph, G.AdC
« Respirer, invisible poème !
Continûment, purement, au prix
de l’être propre, espace inchangé. Contrebalance
au rythme de quoi proprement j’adviens.
Vague unique, dont
je suis à mesure la mer ;
de toutes les mers possibles, toi, la plus épargnante,
acquisition d’espaces.
Ces espaces, combien de leurs points étaient déjà
à l’intérieur de moi. Plus d’un vent
est comme mon fils.
Toi, me reconnais-tu, air, encor plein de lieux qui furent miens ?
Écorce lisse, toi, un jour,
voûte et feuillage de mes paroles. »
Rainer Maria Rilke, « Les Sonnets à Orphée, II, I », Œuvres poétiques et théâtrales, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, p. 600.
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