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Guidu

Rendez vous à la prochaine escale … _____________________________

Ils ont quitté Gibraltar ce matin, il fait une chaleur insupportable. Lui a repris leur roman, elle, lit à côté sur la couchette les chapitres précédents et corrige des passages entiers. Il vient d'écrire : - Un immense paquebot est à quai, la foule grouille et s'agite comme un troupeau au pied d'une montagne. Le parfum du large se mélange à l'odeur infecte du mazout, le départ approche. Là-haut, sur le pont supérieur, tête nue, il ne sait pas ce qu'il laisse, il a sans doute oublié pourquoi il part, il ne comprend pas quelle histoire le fait se tenir là appuyé au bastingage, à contempler les montagnes et la ville agrippée à la falaise blanche.
Est-ce une femme, une trop grande lassitude ou simplement l'irrésistible appel des confins ? Il ne sait même pas qu'il cherche à reconnaître un visage qui lui parlerait du large. Ce qu'il sait, c'est que tout redeviendra calme, enfin à la nuit tombante lorsque la sirène retentira, lorsque la passerelle se sera relevée et que plus aucune circulation ne sera possible entre la terre et le navire. Seule l'idée que la nuit tombera peu à peu habite ses pensées, il éprouve un sentiment fort, une sorte de vide. Depuis qu'il a tout mis en œuvre pour s'en aller, pour disparaître, il ne vit rien d'autre qu'un certain bonheur du vide, une légèreté inédite.

Il regarde les mouettes et pense à la densité de l'eau sale dans le port, à l'énorme coque métallique dans la mer interrompue par le quai de pierre, à l'ultime tentation de la chaîne d'ancre qui retient le transatlantique blanc.

Le jour décline peu à peu, le ciel rougeoie par capillarité, chaque silhouette, chaque ligne ne noie dans le bleu liquide, lumineux par endroits. L'horizon devient une ligne phosphorescente parcourue de lueurs tristes, le soleil disparaît et les vagues au loin sont des éclats dorés. Il ne réalise le fonctionnement de la machinerie qu'aux vibrations et à la chaleur sous ses semelles de crêpe. Les coups répétés de la sirène le surprennent pourtant comme si on prononçait son nom derrière lui. L'eau se boursoufle entre le quai et la coque dans l'annonce d'un incompréhensible mouvement du bateau, pour gargouiller enfin d'écume étonnamment blanche. Les mains plaquées sur le bastingage poisseux, sans déplacer ses pieds, il avance son bassin contre les montants métalliques du garde-corps, renverse la tête sur ses épaules, reste ainsi immobile à entendre les cris des mouettes grises. Sa gorge se serre et dans sa poitrine silencieuse l'appel des oiseaux résonne encore plus fort que dans l'immensité du ciel au-dessus. Avec précaution, il se redresse et se cambre même jusqu'à s'accouder en collant son menton contre sa poitrine, il regarde ses chaussures en toile bicolore. Le vertige est immense, il éprouve une nécessité, une urgence même à se rassembler. Il s'accroupit enfin et entoure ses jambes repliées de ses bras fort serrés, il se balance doucement pour éclater en sanglots mais c'est un fou rire qui se déploie et qui se perd dans le lointain comme le littoral qui s'éloigne maintenant. –

Il s'arrête d'écrire pour boire une gorgée de thé glacé. Par le hublot, il ne voit qu'une vaste surface bleue encre, presque noire, et la ligne de l'horizon disparaître parfois, les glaçons cognent contre le verre. Il poursuit : - l'air fraîchissant, la force des choses, tout le ramène peu à peu à l'invraisemblance d'être là. Que fait-il accroupi sur ce pont désert riant avec les mouettes ? Il sait qu'il aime les situations sans qualificatif et qu'il serait mieux à déambuler sur le tapis du bar cherchant des cigarettes et un alcool fort. Le bar est encore vide, peut-être qu'il vient simplement de se vider. Le temps continue sa course sans avertir. Il avance dans la pénombre et se rapproche d'un pas élégant vers le bar.-

Il pose son stylo, s'allume une cigarette et dit : – Ca y est, ça m'échappe de nouveau, ce personnage en costume de lin blanc made in Lahore ne me dit rien qui vaille, il ne m'inspire pas confiance, il me trompe… - Elle, lève les yeux des feuilles dactylographiées et répond : – Peut-être que sur ce bateau qui grouille de monde, il trouvera bien un moyen de s'esquiver de tout sans pour autant s'opposer à personne, qui sait ? Mais ne t'arrête pas… -

Ils écrivent leur histoire sur un paquebot. Ils sont partis en croisière pour écrire cette histoire qu'ils ne parvenaient pas à écrire à terre. Ils ont déjà posté les deux premiers chapitres pour l'éditeur, mais il ne les recevra que la semaine prochaine à la prochaine escale. Elle, est allée voir le préposé de bord pour qu'il lui restitue le paquet, elle veut modifier quelques passages. Mais étrangement il a disparu. Elle réprimande le préposé, ensemble ils cherchent et retrouvent enfin l'enveloppe de kraft brun. Elle a été ouverte, elle relit les premières pages et ne reconnaît rien.

Elle ne sait que faire et demeure immobile devant le préposé interloqué par cette substitution. Lui, dans la cabine s'est endormi.

La houle est effroyable.

Extrait du - Journal d’un piètre séducteur - , auteur inconnu ….

Grazie
Amicizia
Guidu _________________


M.P.

On imagine cela : la respiration du navire n'a que faire de ses passagers. Surtout la nuit quand le sommeil a repris la horde des rêveurs en otage. Non loin de veilleurs insomniaques, les hommes de quart laissent les lumières allumées. Ils n'ont guère le choix, le travail de la mer ne connaît pas de trêve au large. Il y a, on l'a su, une femme fébrile quelque part embusquée dans le ventre du molosse. Il y a, on le voit, un homme en rupture de certitudes, un homme en cheville avec les mouettes qui recherche un visage nouveau dans la protestation des étoiles. On ne comprend pas cette histoire qui semble mélanger les destins comme un jeu de mikado qui s'éparpille. On regarde, on écoute et l'on sent sourdre une version inédite du voyage. La destination est connue, probablement insulaire, mais l'on ignore qui suit qui, qui désire qui et quoi, qui séduit, qui est séduit. Le Navire Night ressemble à la lune gibbeuse... Il enfante des fantasmes dont il accouche à quai certains petits matins.

M.P.

Guidu

"Les destins comme un jeu de mikado"? Voyons Marie Pool ! N'est-ce pas plutôt:


EN LISANT SUR LES LEVRES_____________

Le regard sur la page, mais pas un œil dans la tombe ! Un train sans locomotive qui dévalerait les montagnes ? Pourquoi faut-il tant de détournements pour regarder au loin le soleil effacer l'horizon ? S'ils sont deux, lequel souligne l'autre ? L'un barre et c'est le trait, l'autre efface et c'est la gomme. S'ils sont deux de concert, c'est pour un concerto, mais ils sont trois, l'un, l'une, et la parole, son rôle, s'interposer, plonger dans l'abîme sous l'horizon comme le soleil. La ligne devient courbe, le disque hémisphère. Alors, quand la lumière décline, qu'il faut cependant faire le jour sur les planches et laisser la nuit sur les chaises, le murmure s'amplifie, le voici caresse.
C'est toujours de la sorte que se manifestent les balbutiements qui se dessinent sur les lèvres des voyants.

Amicizia
Guidu __________________


M.P.

L'une parle de lune, l'autre parle de soleil, le troisième ou la troisième parle d'air et de désir, les non-voyants sont partout puisqu'il n'est question que de rivages intérieurs transposés dans la réalité extérieure... comme si... tout était si simple : les ombres avec les ombres, la lumière avec la lumière... Voire... Les destins comme des baguettes de mikado sont les métaphores d'une loi du hasard - apparaissant telle - "Voyons, Guidu !"... Mais il n'y a rien à voir justement ! Juste à sentir la guidance des mots et des images comme dans un kaléidoscope improvisé, individuel même s’il est parfois partagé. Le moindre geste intempestif peut modifier la donne... "Le Navire Night" est un ventre coloré et compliqué. On pourrait passer nos vies entières à le commenter... Mais à quoi bon ? Ou... Pourquoi pas ? La réponse diffère et interfère selon la vitesse des sens et la fantaisie des passagers. Le Navire Night, c'est le Titanic ou l'Arche de Noé, ce peut être aussi la belle planche de salut... et bien d'autres embarcations plus rieuses aussi... Il ne faut pas avoir peur des dérives, elles ne sont pas toutes mortelles ou mortifères. L'imaginaire est le compagnon indispensable du désir itinérant. Il n'y a pas lieu d'établir des hiérarchies entre les désirs, tous ont leur légitimité, leur trajectoire, et leurs impasses. La découpe que nous faisons dans l'horizon nous ressemble. Détourner la tête pour changer d'angle de vision reste pour moi un mouvement très naturel et l'écriture en atteste la trace mnésique. Seuls les mots supportent l’insupporté ordinaire.

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Angèle Paoli auteure
Angèle Paoli auteure, responsable de la rédaction de la revue Terres de femmes fondée en 2004 , était aussi membre du jury du Prix de poésie Léon-Gabriel Gros (revue Phœnix) pour l'année 2013. Elle a été invitée en tant que poète au 17e Festival de poésie «Voix de la Méditerranée» de Lodève en juillet 2014 et également poète invitée de « Ritratti di Poesia-Fondazione Roma » en 2016.

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