Margherita Guidacci/Guado
Margherita Guidacci et L’Horloge de Bologne
Image, G.AdC
Guado
« L'anno contiene quest'unico guado verso di te.
Ogni volta lo trovo un poco più sommerso,
l'onda più gonfia, la corrente più minacciosa.
Eppure io t'ho raggiunto ancora,
ed ogni breve istante che trascorro accanto a te
diviene un " sempre "
e se ne nutrirà anche il tempo deserto.
Se una dura legge c'imporrà un " mai ",
noi condannati ed immobili sulle opposte rive
intrecceremo tuttavia i richiami
di un desiderio tramutato in splendore.
Così la Tessitrice ed il Pastore si rispondono:
Vega ed Altair tra cui si snoda
l'alto stellato fiume. »
Margherita Guidacci, Anelli del tempo, Edizioni Città di Vita, 1993.
Gué
« L’an ne contient qu’un seul gué
qui me conduit vers toi. À chaque fois
je le retrouve submergé davantage, les eaux
plus gonflées, le courant
plus menaçant. Et pourtant
pourtant je t’ai rejoint encore, et le moindre instant
passé à tes côtés
devient un « pour toujours ». Le temps désert
en fera son aliment. Et si une dure loi
nous imposait un « jamais », à nous condamnés
immobiles sur des rives opposées,
nous croiserons toutefois
les échos d’un désir transmué en splendeur.
Ainsi la Tisseuse et le Pâtre
se répondent : Vega et Altair
entre eux se dénoue haut perché
le fleuve des étoiles. »
Margherita Guidacci, Les Anneaux du temps, Città di Vita, 1993, traduit et présenté par Martin Rueff, Po&sie, numéro 109, p. 138. Trente ans de poésie italienne, I, Belin, 2004, pp. 138-139.
BIO-BIBLIOGRAPHIE
Née à Scarperia (près de Florence) le 25 avril 1921, Margherita Guidacci est une enfant solitaire, qui grandit parmi les livres. Imprégnée dès son plus jeune âge des classiques grecs et latins, elle construit sa vie de femme loin des mondanités. Et conduit une triple carrière d’universitaire, de traductrice et de poète. Son écriture rigoureuse et sensible est empreinte de mysticisme et d’intériorité. Ses travaux de traductrice la conduisent vers la littérature anglo-saxonne, notamment vers T.S. Eliot pour la prose et Emily Dickinson pour la poésie.
Frappée d’hémiplégie en 1990, elle compose son dernier recueil Anelli del tempo dans la plus grande solitude et meurt à Rome le 19 juin 1992.
Bibliographie en français :
- Neurosuite, Arfuyen, 1977, réédité en 1989, traduction de Gérard Pfister.
- Le Vide et les formes, Arfuyen, 1979, traduction de Gérard Pfister.
- Le Sable et l’ange, Obsidiane, 1986, traduction de Bernard Simeone.
- Le Retable d’Issenheim, Arfuyen, 1987, traduction de Gérard Pfister.
- lles, Arfuyen, 1992, traduction de Gérard Pfister.
- L’Horloge de Bologne, Arfuyen, 2000, traduction de Gérard Pfister.
Voir aussi sur Zazieweb un autre poème (choisi par Escarbille Bis) de Margherita Guidacci, issu du recueil Neurosuite : "I saggi hanno sempre ragione".
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