Pierre Loison (Mer [Loir-et-Cher], 1816 - Cannes, 1886),
Daphnis et Naïs,
Salon de 1866. Groupe en marbre.
Musée de Picardie, Amiens
D.R. Ph. angèlepaoli
Une visite dans une des salles des sculptures du musée de Picardie (Amiens) m’a inspiré cette errance dans le monde du silence des statues.
Dans un premier temps, j’ai laissé glisser mon regard sur les sculptures. Je me suis laissé séduire par les plus envoûtantes d'entre elles. Je me suis alors surprise à éprouver le désir intense de les photographier. Sous des angles multiples. En gros plan, en plongée ou en contre-plongée. Tout naturellement, je me suis aussi laissé porter par mon désir d’écrire. Depuis lors, je suis revenue régulièrement ressourcer mon regard dans cette salle. J’y avais rendez-vous. Avec des hôtes mélancoliques qui me portent et me bouleversent chaque fois davantage.
Merci à Guidu pour ses conseils techniques et pour la finalisation en labo. Merci à Yves pour la mise en ligne et la mise en liens.
Anghjula Paoli
Retour au répertoire de mars 2005
Giotto est devenu grand! _____________________
Il faisait très froid. Un grand soleil d'hiver caressait les toits rouges de Florence. Le dôme, en dominant la ville, rivalisait avec le campanile de Giotto. La brume du matin ne s'était pas encore complètement dissipée et, en s'attardant, l'humidité fonçait plus que d'ordinaire l'ocre des pierres vieillies depuis la Renaissance. Brunelleschi, l'œil au ciel, le compas à la main, regardait, l'orgueil intact, sa coupole immobile.
Ici, à l'intérieur, le parcours était continu, une succession de salles dilatées, jamais rectangulaires, donnant sur un lieu central, lumineux, éclairé par une pyramide de verre suspendue sur un portique carré.
Donatello expliqua qu'ici des poutres de bois s'appuieraient sur ce centre pour délimiter un plafond oblique. L'intérieur serait tout blanc, ponctué de touches de couleurs vives : les poignées des portes, les tentures, les tableaux, les meubles. Cette rue du dedans cheminerait derrière des pans fermés, percés ça et là de petites ouvertures pour que les enfants puissent y coller leurs visages. Dehors, sur la place centrale, on verrait les démêlés d'Arlequin avec Colombine.
Philippe demanda comment on éclairerait cet espace central ainsi obscurci. Maria lui répondit que des lanterneaux de verre donneraient de la lumière. Ces pyramides, cristal en suspension, se détacheraient en fin de journée dans le ciel toscan. Elles retiendraient l'orangé du couchant, faisceau laser concentré en une enfilade de pointes de diamant.
Ce lieu inventé que Philippe foulait de ses pas et arpentait avec sa mémoire, c'était les amis d'Anne Marie qui l'avaient inventé. Avec des mots, du rêve et du travail aussi. Ils voulaient en faire un musée, un musée imaginaire dessiné comme un labyrinthe.
Philippe regardait. Anne-Marie photographiait tout. Saverio fumait calmement une cigarette. Donatello, maintenant silencieux, faisait parler le chantier et cela lui donnait une parole splendide…
Extrait du Journal d’un piètre séducteur, auteur inconnu ….
Voir aussi : Les fresques de Giotto à la basilique Saint-François d’Assise : ici.
Grazie!
Amicizia
Guidu
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Rédigé par : Guidu | 13 mars 2005 à 04:31
Quelles belles photos, Angèle, pâteuses, sensuelles, pourtant lunaires et mélancoliques. Mais quelle collection, aussi : est-ce du pré-romantisme ? Je ne connais pas le musée d'Amiens, mais cette pierre de lait amer est rare.
Quel écart par rapport à la beauté et au bonheur naissant de la Grèce (très ancienne) qu'on voit, par exemple, dans quelques belles salles du Louvre - voir sur le site même du musée (1) (2) .
Amitiés,
Giulia
Rédigé par : JC-Milan | 13 mars 2005 à 21:23
« Pâteuse » ? Que veux-tu dire exactement Giulia ? Quel est le mot italien qui correspond pour toi ? Pastoso ? Comme la pastosità di un vino (le moelleux d’un vin) ? Ou morbido comme la morbidezza della luce ?
Oui, le musée d’Amiens est très beau et il mérite un voyage à lui tout seul. Cette salle des sculptures du musée est principalement consacrée au XIXe siècle, mais il y a d’autres salles consacrées à la sculpture d'autres époques. En particulier celle consacrée à la statuaire religieuse du Moyen Âge (de sublimes Vierges en bois !!).
Pour mon expo Statuaire, il s’agit davantage de sculptures néo-classiques ou post-romantiques que pré-romantiques. Comme tu as pu le voir, les thèmes et la plastique sont pour la plupart inspirées de l'Antiquité. Le meilleur exemple est Calypso, très proche du style de Canova (cf. le musée de la Villa Borghese).
Rédigé par : Angèle Paoli | 13 mars 2005 à 22:17
Angèle,
Oui, j'ai "commis" un italianisme. Pastoso. Se dit de quelquechose qui est dense, intense, moelleux.
Amitiés,
Rédigé par : JC-Milan | 14 mars 2005 à 20:23
10. 08. 2008
Chère Angèle,
Félicitation,
Nous autoriseriez-vous à exposer votre photographie de "Daphnis et Chloé", ce, sur le site de notre rubrique mythologique ? Nous souhaiterions la joindre dans la fiche "Daphnis" (voir sous : www.mythesgrecs.com, forum, agora, fiches complémentaires, page web n°2) ? Si cela pose un problème, merci de nous le faire savoir.
Avec nos amitiés sincères.
TitiLatulipe, membre du forum MG
Rédigé par : TitiLatulipe | 10 août 2008 à 22:32
Pardon TitiLatulipe d'avoir tardé à vous répondre. Je suis actuellement en Suisse, et j'ai pris tardivement connaissance de votre commentaire. Oui, bien évidemment vous avez mon accord, à condition d'indiquer en clair la source (Terres de femmes/Angèle Paoli) et de faire un weblink http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2005/03/exposition_stat.html
vers le post correspondant.
Très cordialement,
Angèle
Rédigé par : Angèle | 16 août 2008 à 19:30
merci cela aide beaucoup pour les exposés
Rédigé par : maryline | 22 octobre 2009 à 09:03
Quand des choses sont bien il faut le dire alors je te le dis et encore une fois merci beaucoup. Pour cette grande aide.
Cordialement.
Maryline
Rédigé par : maryline | 22 octobre 2009 à 09:07