(hommage à Hélène Cixous)
Ph, G.AdC Il y a peu, j’ai mis en ligne sur Terres de femmes un rêve. Comme je le fais souvent. J’ai appelé ce rêve « Navire night ». Une référence durassienne qui m’est chère. Oui, « Navire night » est bien un rêve. Un rêve écrit il y a déjà quelques années. Griffonné au moment du réveil. Avant qu’il ne sombre définitivement dans les brumes d’où il était sorti. Il se trouve que j’ai une activité onirique intense, et ce, depuis toujours. Il me semble que dans les rêves, la lune est toujours « gibbeuse ». « On ne comprend pas cette histoire », ai-je lu ici. Mais quels sont les rêves qui suivent une logique imparable où l’on sait toujours qui est qui et qui fait quoi. Ce qui me fascine dans les rêves, c’est qu’ils me surprennent… par leur apparente incohérence. Je préfère de loin la vie nocturne et les rêves qu’elle me confie, à la vie diurne, sans surprise. Logique. Raisonnable. Organisée. Je me venge la nuit de cette part de rêve dont le jour m’ampute. Autrefois mes rêves me faisaient peur et je ne savais qu’en faire. Sinon les apporter sur un plateau à ma psy qui a dû en faire son régal. Aujourd’hui, je ne cherche plus à les décrypter. Je les accepte tels que la nuit me les offre. La mise à plat sur le divan rabote, lime, aplanit tout ce qui dépasse. Et moi j’aime et j’ai décidé d’aimer tout ce qui dépasse. Je suis lasse de devoir me plier, à quels impératifs ? Par qui décidés ? Alors je les note, mes rêves. Ils ne me lâchent vraiment que lorsque je les ai écrits. Je les écris parce que je les aime, qu’ils font partie intégrante de moi et aussi parce que je les trouve beaux. Leur sens m’importe peu en définitive. J’aime les reprendre et les retravailler. Un peu, pas trop, pour ne pas mettre de l’ordre dans ce désordre intérieur qui est mien et dont l’originalité me séduit. On peut ne pas aimer. Rien de plus ennuyeux d’ailleurs que de prêter l’oreille au rêve de l’autre. « Je vais te raconter le rêve que j’ai fait la nuit dernière ». En général, je me dérobe et ne tends qu’une oreille distraite. Mais là, il s’agit d’autre chose. Il s’agit d’écriture. Enfin, je crois. En tout cas la mienne. L’écriture des rêves à laquelle nombre d’écrivains s’adonnent, est une écriture particulière. Les Contes d’Hoffmann sont directement inspirés de ses rêves. Et les poèmes d’Aloysius Bertrand aussi. Je ne prétends nullement égaler ces maîtres du romantisme noir. Mais donner corps à mes rêves par l’écriture me semble une activité louable. Et c’est Hélène Cixous, dont l’écriture me porte INFINIMENT PLUS que celle d’écrivains que je ne nommerai pas ici, qui m’a ouvert la voie et « autorisée » à coucher sur le papier ce qui me reste de mes nuits : Rêve je te dis (titre de l’ouvrage d’Hélène Cixous auquel je fais allusion). Il y a parmi les femmes (et je parle par expérience) une longue cohorte de femmes castratrices. Qui n’ont pas forcément conscience de l’être. Je la remercie, elle, Hélène, de ne pas être de celles-là. Pour cela aussi je la tiens en haute estime. Je continuerai donc à écrire mes rêves. Et à les faire paraître sur Terres de femmes. Mais je n’oblige personne à les lire. Ni à les apprécier. Chacun est libre de cliquer ailleurs et de passer son chemin. D.R. Texte angèlepaoli |
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ERRANCE and C°_______________________
Des oiseux panaméens
Fées d'hiver de cette mer de Chine,
Survolent les cimes mongoles
Parsemées d'iris pétulante.
Le ciel, outre mer est splendide,
Surtout qu'au bout du gibet
Toute revêtue de gris, la lune pend.
Ecoute, on les entend les cloches du matin
Résonner près de Sienne !
Là-bas la terre striée de vert Véronèse,
Se moutonne de plantes boréales.
Et comme la potence qui consacre la victoire des oligarchies,
Le beffroi surmonté d'un dôme sculpté
Crie la joie de la faille, de l'imperfection, de l'incohérence.
Regarde, enfant blond de Venise,
Pour faire la guerre aux maux
Moi, souci niais,
Je m'engage dans ton association de mots illicites.
Amicizia
Guidu __________________
Rédigé par : Guidu | 18 mars 2005 à 08:02