3 mars 1966 : création par Roger Planchon de Bérénice de Racine pour le Théâtre de la Cité de Villeurbanne. Avec Francine Bergé dans le rôle de Bérénice (une des deux interprétations mythiques de Bérénice, avec celle de Ludmila Mikaël dans la mise en scène [1984] de Klaus Michael Grüber [1941-2008] à la Comédie-Française)… et Sami Frey dans le rôle de Titus ; et la collaboration de René Allio, pour les costumes et les décors.
N.B. Cette même année 1966, Francine Bergé joue le rôle de soeur Sainte-Christine dans
La Religieuse de Jacques Rivette. L'année suivante, elle interprétera le rôle de Marion dans
Benjamin ou les Mémoires d'un puceau, de Michel Deville.

Auteur, comédien, metteur en scène, cinéaste, directeur depuis 1957 du Théâtre de la Cité de Villeurbanne (qui deviendra en 1972 le Théâtre National Populaire), Roger Planchon (1931-2009) a créé en janvier 2005 au TNP, Le Génie de la forêt d’Anton Tchekhov (pièce où il joue aux côtés de Jean-Pierre Darroussin et d'Hélène Fillières) et s'apprête à monter une nouvelle pièce de Marivaux. Parallèlement, il a publié chez Plon un livre de mémoires, Apprentissages (voir l'entretien sur L'Express du 29 novembre 2004).
René Allio (1924-1995) a été le collaborateur fidèle de Roger Planchon dès 1957. Artiste aux talents multiples, il est à l’origine de nouvelles conceptions de l’espace scénique. Conceptions largement nourries par sa propre expérience picturale. Il a directement participé à la naissance et aux années de gloire du Théâtre de la Cité de Villeurbanne et, à ce titre, a créé les décors de L’Avare, Tartuffe ou l'Imposteur... et de Bérénice, et a été le scénographe des metteurs en scène européens les plus prestigieux. Ses archives sont actuellement déposées à l’IMEC (Institut mémoires de l’édition contemporaine).
« Dans l'Orient désert quel devint mon ennui !
Je demeurai longtemps errant dans Césarée,
Lieux charmants où mon coeur vous avait adorée.
Je vous redemandais à vos tristes États;
Je cherchais en pleurant les traces de vos pas.
Mais enfin succombant à ma mélancolie,
Mon désespoir tourna mes pas vers l'Italie.
Le sort m'y réservait le dernier de ses coups. »
Racine, Bérénice, Acte premier, scène IV.
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