30 mars 1917/Publication de La Jeune Parque de Paul Valéry
30 mars 1917, publication aux éditions de la NRF de La Jeune Parque de Paul Valéry.
« Harmonieuse Moi, différente d'un songe,
Femme flexible et ferme aux silences suivis
D'actes purs!... Front limpide, et par ondes ravis,
Si loin que le vent vague et velu les achève
Longs brins légers qu'au large un vol mêle et soulève,
Dites!... J'étais l'égale et l'épouse du jour,
Seul support souriant que je formais d'amour
À la toute-puissante altitude adorée...
Quel éclat sur mes cils aveuglément dorée,
Ô paupières qu'opprime une nuit de trésor,
Je priais à tâtons dans vos ténèbres d'or!
Poreuse à l'éternel qui me semblait m'enclore,
Je m'offrais dans mon fruit de velours qu'il dévore;
Rien ne me murmurait qu'un désir de mourir
Dans cette blonde pulpe au soleil pût mûrir :
Mon amère saveur ne m'était point venue.
Je ne sacrifiais que mon épaule nue
À la lumière; et sur cette gorge de miel,
Dont la tendre naissance accomplissait le ciel,
Se venait assoupir la figure du monde. »
Paul Valéry, La Jeune Parque, Éditions de la Nouvelle Revue française, 1917.
Né à Sète d'un père Cap-Corsin (Barthélemy Valery, originaire d'Erbalunga), Paul Valéry ne se rendit toutefois que quelques heures (en août 1934) sur l'île de ses ancêtres, à l'occasion d'une croisière à bord du yacht de la comtesse de Boyne, halte bastiaise qui lui permit de rendre visite à sa cousine, Mme Casanova née Romarony.
Voir aussi : - la biographie de Paul Valéry sur le site de l’Académie française ; - (sur Terres de femmes) 23 juin 1927/Discours de réception de Paul Valéry à l’Académie française. |
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