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28 mars 2005

28 mars 1941/Mort de Virginia Woolf

Éphéméride culturel à rebours

Le 28 mars 1941, Virginia Woolf met fin à ses jours en se noyant dans la rivière Ouse, près de sa maison de campagne de Monks House.


Virginia_woolf
Virginia Woolf
Image, G.AdC


« Hypnotisée par la force du regard qu’il plongeait dans le sien, elle répéta :

« Si nous étions tous les deux au sommet d’un rocher… » Être précipitée dans la mer, baignée, ballottée par les eaux, promenée parmi les racines du monde, cette idée la séduisait par son incohérence. Elle se leva d’un bond et se mit à aller et venir, bousculant, repoussant chaises et tables comme si vraiment elle se débattait au fond de l’eau. Il prenait plaisir à l’observer. Elle semblait se frayer un passage, écarter triomphalement les obstacles qui pouvaient entraver sa progression à travers l’existence […]
Il la saisit au passage, la serra dans ses bras et ils commencèrent à se mesurer, s’imaginant au sommet d’un rocher, au-dessus d’une mer houleuse. Elle finit par se laisser vaincre et resta à terre, haletante et criant merci.
« Je suis une ondine! Je sais nager, le jeu n’est pas fini! » reprit-elle ensuite. Sa robe était déchirée et, la paix étant rétablie, elle alla chercher une aiguille et du fil pour la raccommoder. »

Virginia Woolf, La Traversée des apparences, Livre de Poche, 1977, pp. 468-469.


Il est possible d'entendre la voix de Virginia Woolf à l'adresse suivante (document BBC Four du 29 avril 1937).


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Commentaires

Même moi, qui évoluais par moments dans un océan de joie, je n’aurais pu dire que cela : "Je ne désire rien de plus", ni imaginer rien qui pût être meilleur. J’avais seulement ce sentiment un peu superstitieux que les dieux, lorsqu’ils ont accordé le bonheur, le regrettent. Mais pas si vous l’avez atteint par des voies inattendues.
(Virginia Woolf, Journal d'un écrivain, Editions 10/18, 2002 page 130)

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