Image, G.AdC J’AIMERAIS VIVRE AVEC VOUS J’aimerais vivre avec Vous – Dans une petite ville Aux crépuscules éternels, Aux éternelles cloches – Avec la sonnerie délicate D’une horloge ancienne – les gouttes du temps – Dans une auberge de campagne. Et le soir, quelquefois, d’une mansarde à l’autre – Une flûte, Et le flûtiste à la fenêtre. Et de grandes tulipes aux fenêtres. Vous ne m’aimeriez, peut-être, même pas. Marina Tsvétaïeva, Pour Akhmatova, in L’Offense lyrique & autres poèmes, Editions Farrago/Editions Leo Scheer, 2004, page 119. Texte français : Henri Deluy. |
MARINA TSVÉTAÏEVA Source ■ Marina Tsvétaïeva sur Terres de femmes ▼ → 20 décembre 1915 → 27 avril 1916 | Poèmes à Blok, 1 → 21 juillet 1916 | Lettre de Marina Tsvétaïeva → 14 août 1918 → 18 septembre 1921 → 19 novembre 1921 → 5 décembre 1921, Amazones → 31 août 1941 | Vénus Khoury-Ghata, Marina Tsvétaïeva, mourir à Elabouga → [Bras ployés au-dessus de la tête] → Cessez de m’aimer ■ Voir aussi ▼ → le site Marina Tsvetaeva |
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Ce poème m'a touché doublement, à la fois personnellement mais aussi parce que son auteure rappelle ce fabuleux siècle d'Argent russe, et toute cette poésie balayée par la brutalité de la machine soviétique
Rédigé par : Fulcanelli | 04 février 2005 à 12:30
Marina Tsvétaïeva... Quelle femme... je ne peux que conseiller la lecture de la belle correspondance qu'elle a échangée avec Anna Teskova. Une correspondance magnifiquement éditée chez Clémence Hiver, ainsi qu'aux Editions des Syrtes (édition moins chaude et moins luxueuse).
Evidemment, il est difficile de cerner la personnalité entière de la poétesse à la seule lecture de sa correspondance. La vision offerte par ces échanges de lettres est tronquée, il manque les réponses de Anna Teskova. Un manque douloureux et cruel par moments ; quand Marina appelle au secours, on ignore ce qu'elle reçoit en réponse, or ça pourrait être très intéressant de savoir si Anna Teskova prend tout cela très au sérieux ou si elle relativise. Difficile, à travers ces pages de cahier noircies d'écriture de connaître en détail l'oeuvre de Tsvetaïeva, même si on devine d'emblée que la poésie et l'écriture sont en elles depuis toujours.
Une lecture à compléter certainement par le recueil de souvenirs rédigés par Anastassia, la soeur cadette de Marina (Actes Sud). Beaucoup de vie mais aussi de la tristesse,les déchirures familiales, le drame des départs et la douleur de l'absence.
Rédigé par : Marielle | 04 février 2005 à 14:47
Pour Marielle et Fulcanelli, un autre poème de Marina T. :
«Ils volent,- écrits à la hâte, dans la chaleur
De l’amertume et de la volupté. Entre l’amour
Et l’amour, mon temps est crucifié, et mon heure,
Et le jour, et l’an, et le siècle.
J’entends - les orages - ici et là dans le monde, -
Et les lances des amazones brillent à nouveau…
Et moi- je ne pourrais pas tenir la plume ! Elles
Ont bu - deux roses - tout le sang de mon cœur.»
Moscou, janvier 1916
Marina Tsvétaïeva, S.E, L’Offense lyrique & autres poèmes, Éditions Farrago/Editions Léo Scheer, 2004, page 71. Texte français : Henri Deluy.
Rédigé par : Angèle Paoli | 04 février 2005 à 23:43