28 février 1912, première exposition de Marie Laurencin, à Paris, galerie Barbazanges.
Muse de Guillaume Apollinaire, Marie Laurencin (née le 31 octobre 1885 de père inconnu) a commencé de peindre dès 1902, bien avant sa rencontre avec le poète en 1907. Elle fréquente très tôt les habitués du Bateau-Lavoir. Peintres, poètes, critiques, amateurs d’art, marchands de tableaux. Parmi les plus célèbres d’entre eux, Vlaminck, Derain, Picasso, Braque, Matisse, Max Jacob, André Salmon, Gertrude et Léo Stein, Kahnweiler. Tous artistes d’avant-garde. Tout comme Guillaume Apollinaire dans le domaine de l’écriture. Un monde essentiellement masculin dans lequel Marie Laurencin parvient à trouver sa place. Et à charmer. Elle forme avec le poète d’Alcools, ardent défenseur de la peinture « cubiste » et de la « modernité », le couple légendaire du Montmartre d’avant-guerre. La peinture de Marie Laurencin, toute de poésie et d’élégance vaporeuse, s’attache davantage à la nuance qu’à l’expression. Marie Laurencin consacre son art à exécuter les portraits de ceux qui l’entourent. Essentiellement ses amis, parmi lesquels figurent Sonia et Robert Delaunay. À la mort de Guillaume Apollinaire, dont elle s’était séparée en 1912, le chagrin de Marie Laurencin est immense. Le 8 juin 1956, elle meurt. Elle emporte dans sa tombe une lettre d’amour écrite par Guillaume Apollinaire : La Chanson du Mal-Aimé. Sur le site officiel Guillaume Apollinaire, le poème « Marie », un chant d'amour et de douleur, écrit en 1912 (peu après la rupture avec Marie Laurencin) et dit par Apollinaire le 24 décembre 1913 (=>"Archives de la parole"). Vous y dansiez petite fille Y danserez-vous mère-grand C'est la maclotte qui sautille Toutes les cloches sonneront Quand donc reviendrez-vous Marie Les masques sont silencieux Et la musique est si lointaine Qu'elle semble venir des cieux Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine Et mon mal est délicieux Les brebis s'en vont dans la neige Flocons de laine et ceux d'argent Des soldats passent et que n'ai-je Un cœur à moi ce cœur changeant Changeant et puis encor que sais-je Sais-je où s'en iront tes cheveux Crépus comme mer qui moutonne Sais-je où s'en iront tes cheveux Et tes mains feuilles de l'automne Que jonchent aussi nos aveux Je passais au bord de la Seine Un livre ancien sous le bras Le fleuve est pareil à ma peine Il s'écoule et ne tarit pas Quand donc finira la semaine Guillaume Apollinaire, « Marie », Alcools, éditions Gallimard, Collection Poésie/Gallimard, page 55. |
■ Voir aussi ▼ → 26 août 1880 | Naissance de Guillaume Apollinaire |
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Voir aussi "Une exposition Apollinaire à Péronne" sur Poezibao.
Rédigé par : Yves | 02 mars 2005 à 09:37
Votre travail est superbe. Je viens de le découvrir à la faveur d'une recherche sur Marie Laurencin et Guillaume Apollinaire...
A bientôt,
Wal
Rédigé par : Wally | 02 septembre 2007 à 16:54