1er février 1926 : Italo Svevo à l’honneur dans la revue Le Navire d’argent de la directrice de la Maison des Amis des livres, Adrienne Monnier. La libraire-éditrice Adrienne Monnier consacre le 9e numéro du Navire d’argent à Italo Svevo. On y trouve quelques chapitres de Sénilité et de La Conscience de Zeno, traduits par Benjamin Crémieux et Valery Larbaud. On peut également y lire plusieurs articles de Benjamin Crémieux consacrés à la ville de Trieste. « Mon enfance, voir mon enfance ? Plus de dix lustres me séparent d’elle et mes yeux presbytes pourraient peut-être y parvenir si la lumière qui en émane n’était interceptée par des obstacles de tous genres, hautes montagnes en vérité : toutes les années et certaines heures de ma vie. Le docteur m’a recommandé de ne pas m’obstiner à regarder si loin. Les événements récents sont également précieux pour ces messieurs et en particulier les imaginations et les rêves de la nuit précédente. » Italo Svevo, « Préambule » (chapitre II), La Conscience de Zeno, Gallimard, Collection Folio, 1954, page 11. LA CONSCIENCE DE ZENO La Conscience de Zeno (1923) d’Italo Svevo est sans conteste le premier grand roman inspiré par la psychanalyse. Un roman qui, en 1927, fut promu en France par Valery Larbaud et Benjamin Crémieux en personne, dans une traduction française toutefois abrégée sur la demande de Gaston Gallimard. La traduction complète ne parut qu’en 1954. C’est grâce à James Joyce lui-même, qui s’était lié d’amitié avec Svevo, rencontré par hasard à Trieste, que Larbaud « découvrit » La Conscience de Zeno. Ce roman est le roman d’une vie. Il trouve en effet son origine dans une trame dont l’auteur a lui-même reconnu le caractère autobiographique. Confession tardive d’un homme âgé, mais d’une profonde immaturité affective, en quête d’une affirmation de soi (confession qui vit le jour sur les conseils du médecin analyste de Svevo), ce roman est jalonné de tout un kaléidoscope d’épisodes romanesques. Ceux-ci sont ordonnancés autour des symptômes d’une situation névrotique. Zeno est en effet un fumeur invétéré, mais aboulique, et c’est à partir de cette tendance irrépressible qu’il entreprend la reconstruction de son identité. A tout instant cependant, l’humour du narrateur intervient pour nuancer ou infléchir le récit des faits. « C’est une réussite incroyable. On n’en voit pas cinq ou six par siècle de cet ordre-là, » s’écria André Thérive lors de la publication de ce roman. Angèle Paoli D.R. Texte angèlepaoli |
ITALO SVEVO Source ■ Italo Svevo sur Terres de femmes ▼ → 4 avril 1928 | Italo Svevo, Les Confessions du vieillard → 13 septembre 1928 | Mort de Italo Svevo ■ Voir aussi ▼ → 4 février 1930 | Walter Benjamin, Adrienne Monnier |
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