Michelangela
Michèle Jeanne Angèle (Michelangela)
par Guidu Antonietti di Cinarca.
Connivence Complicité Complexité
goût du furtif du fugitif Échange
parole et plume dire se dire Chercher
plaisir d’être là simplement Là
chaleur de la chair Brillance des Mots
chatoiement du langage Rythme
de la phrase du Crissement de la plume sur le Papier
saccade des doigts sur les touches Poids des mots qui Tombent
s’incrustent Taches Noires
la page blanche éclatante et Blanche
fenêtre vide miroir Glacé
accueillante pourtant Page Promesse
du non encore dit Page Plage
écume noire Appel du Large
page voyage Magie
du lacis emmêlé des Lettres
laisser courir se laisser Bercer
percer encore les mots en Pavois
fête des mots Éclat et Choc
Tourner la page Affranchie
D.R. Texte angèlepaoli
Retour au répertoire de janvier 2005
Croire
Circuler
Crapahuter
dans le Rêve Intérieur
toutes baies réouvertes...
Laisser entrer les graines de
lumière, ce pollen insolent
échappé d'une île à demi confisquée...,
lumière bleue tout juste
débarquée à l'aplomb
des meilleures affluences.
Ton petit port est calme et
ta plage assagie.
Ce que tu vois au loin
te parle un vrai langage,
affranchi comme on voit
au tarif des préférences...
J'estampille pour toi une lettre
continentale
bordée
d'algues et de
sel non frelaté.
Je t'embrasse dans l'eau...
Mienne Soeur de Haute Mer et
de Larmes Subaquatiques...
Rédigé par : M.P. | 04 janvier 2005 à 13:50
Rebonds, ricochets
chatoiements
ils dansent
dans la nuit la plus sombre
dans le feu du jour
se cherchent se chevauchent
s’accouplent et se descellent
ils sont la mesure l’aune
eux les ambivalents
plus fidèles des faux amis
plus infidèles des amis
Comme le silex jadis frotté
ils peuvent faire naître
renaître l’étincelle
ils circulent s’essaient
se touchent se défont
s’enlacent se déprennent
reviennent à l’assaut
s’effondrent
parfois on croit les semer
comme petits cailloux ciottolini
et ce ne sont que mies de pain
vite mangées par les oiseaux uccellini
souvent on les croit vains
« et néanmoins »
on continue à les assembler
les limer les ajuster
les adresser les envoyer les poster
avec l’énergie du désespoir
petits sysiphes dérisoires
qui tentent sans fin
de les faire vivre une fois encore
pages tournées pages écornées
pages relues pages noyées
pages brûlées autodafé
pages à relire à réécrire
à recomposer
« Écrire comme lire cherchent et c’est tout. Lire cherche un lien qui se passe de visage. Écrire cherche un état que la langue ordinaire ou orale ou nationale ne reconnaît pas. Je cherche quelque chose dont la non-reconnaissance est peut-être le signe » (Pascal Quignard , Dernier royaume, tome IV, Les paradisiaques, Grasset, 2005, p. 49.
Rédigé par : Florence Trocmé | 05 janvier 2005 à 09:57
Les Mots d'Amour sont des lièvres
qui ne se laissent pas colleter
où que ce soit, dans le Maquis
ou
la Garrigue...
Les femmes brunes ont forgé leur
clairvoyance sur l'enclume
des
transformations inéluctables
sous la férule
du Désir érigé...
"Les Mots ne remplacent pas le
Désir" a-t-on lu récemment...
Et ce n'est pas réciproque...
Oui ! tant mieux , et tant pis aussi…
L'empire des sens n'a pas
de frontière ni de champ
lexical exclusif...
Apprendre réapprendre
l'insularité sensuelle
est une manière
de rédemption insolente et
salvatrice
Aimer c’est perdre
sans anicroche
ni fierté
mal endiguée
Aimer c’est savoir
éteindre les ultimes braises
avant de s’éloigner
dans l’idée de ne plus à faire redouter
à quiconque
la futile flambée
des rancœurs ignorées
Rédigé par : M.P. | 05 janvier 2005 à 16:11
MONOLOGUE
Derrière le mur des passions
J'entends s'agiter les ailes du verbe.
Dans l'absurdité esthétique du langage
Tu es parvenu à te situer
Voilà qui est bien, car autrement
Il se serait installé entre nos âmes
Un épais rideau de mots.
En voulant l'abattre nous nous serions retrouvés
Sous un amas déconcertant de décombres meurtriers.
Nous saisir à bras le corps
Pour annoncer par delà le globe
Nous ne sommes pas si sûrs d'exister
Car il n'y a rien de plus périlleux
Que de marcher sur un fil
Large de milliers de kilomètres.
Rédigé par : Guidu Antonietti di Cinarca | 05 janvier 2005 à 21:18
EPILOGUE
« L’épais rideau de mots »
s’effiloche à la paroi des pudeurs
« car il n’y a rien de plus périlleux »
que d’y dégrafer les peurs nues
Tu ne conçois ta vie
qu’en aval des certitudes
tu en changes pourtant
comme on quitte un bivouac,
un amour, un refuge
tu es presque « sûre d’exister »
« l’annoncer » est dérisoire…
tu mets le feu aux verbes
en haut des tours de guet
La femme et son petit bois
peut nourrir ta faction
A la cime des Voix
La passion te ranime
Rédigé par : M.P. | 05 janvier 2005 à 23:50