![]() D.R. NOWY NAGLOWEK Source QUANTA VITA « Quanta vita » si leva una voce alta di bambino dove uccelli e uccelli strappati al pigoglio di ramo in ramo filano tra la perdita di foglie del bosco nel freddo controluce e tracciano una scia di piume e strida, lasciano quelle rotte frasi d’un discorso arrivato al dunque, festa e fuga, mentre uomini appostati ne preparano lo sterminio ; « Quanta vita » ripetono quegli ultimi più luminosi sbattimenti d’ali per tutta la boscaglia tra mare ed acquitrinio […] ché non si percepisce mai la vita Così forte come nella sua perdita. Mario Luzi, Dal fondo delle campagne (1956-1961) in Tutte le poesie, volume primo, Garzanti Editore, Gli Elefanti, 2005, p. 311. QUE DE VIE « Que de vie ! » une voix aiguë d’enfant s’élève là où une foule d’oiseaux arrachés à leur gazouillement de branche en branche s’enfuit dans l’effeuillement du bois sous le froid contre jour, trace un sillage de plumes et de cris, abandonne les phrases brisées d’un discours qui achoppe, fête et fuite, tandis que des hommes à l’affût en préparent le massacre ; "que de vie !" répètent des derniers, ces plus lumineux battements d’ailes sur toute la broussaille entre mer et marais […] car on ne perçoit jamais la vie si fort qu’au moment de sa perte. Mario Luzi, « Du fond des campagnes », L’Incessante Origine, Flammarion, 1985, pp. 112-115. |
MARIO LUZI![]() Image, G.AdC ■ Mario Luzi sur Terres de femmes ▼ → Cahier gothique, VII → Diana, risveglio → Dove l’ombra → En mer → Il pensiero fluttuante della felicità → Nature → Près de la reine de Saba (note de lecture sur Trames de Mario Luzi + extrait) → Primitiales (note de lecture sur Prémices du désert) → Stupore d’ultramattutina luce → [Vita o sogno ?] |
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"Que de vie... sur toute la broussaille entre mer et marais"...
On pense à l 'Indonésie bien sûr mais aussi... à une belle métaphore pour évoquer l'écriture : elle qui fait son incessant manège entre le large et l'alluvion...
Il s'agit bien d'un "battement" entre béatitude et contrainte par corps... On écrirait dans une frêle voix d'oiseau déniché par grand vent, il y aurait de l'enfance et de la jouissance avortées à la croisée des images... il y aurait des regrets et des espoirs tenaces... il y aurait de l'urgence, du sang ou du malheur patent, en toutes sortes d'invectives. Les yeux auront donc pris les armes, engrangeant l'irréparable. Il s'agira de reconstruire puis de parler dans la langue des vivants... pour reprendre le vent, redéplier les ailes...
Rédigé par : M.P. | 09 janvier 2005 à 20:43