![]() Aquatinte numérique originale, G.AdC [...] ce peu de rouge très sombre qui mord de ses grumeaux le bas de la page. J'écris en hâte le mot flaque, le mot étoile. J'écris naissance. Yves Bonnefoy, La Nuit in Les Raisins de Zeuxis La Vie errante, Poésie/Gallimard, page 60. On me disait, non, ne prends pas, non, ne touche pas, cela brûle. Non, n’essaie pas de toucher, de retenir, cela pèse trop, cela blesse. On me disait : lis, écris. Et j’essayais, je prenais un mot, mais il se débattait, il gloussait comme une poule effrayée, blessée, dans une cage de paille noire tachée de vieilles traces de sang. Yves Bonnefoy, "On me parlait", Les Raisins de Zeuxis, La Vie errante [1993], Gallimard, Collection Poésie, 2002, page 65. |
YVES BONNEFOY Image, G.AdC ■ Yves Bonnefoy sur Terres de femmes ▼ → 25 juin 1981 | Élection d’Yves Bonnefoy au Collège de France → [De Caraco à l’île de Capraia] (extrait de L’Arrière-Pays) → L’Arrière-pays (lecture d’AP) → À la voix de Kathleen Ferrier → « Le dialogue d’angoisse et de désir » → Donner des noms → Le myrte → Vrai nom → Les Planches courbes : feuilleton pédagogique en 26 épisodes à l'usage des lycéens ■ Voir | écouter aussi ▼ → (sur le site Université de tous les savoirs) écouter/voir la vidéo d'une conférence d'Yves Bonnefoy (La parole poétique) du 17 novembre 2000 → (sur le site du Collège de France) une bio-bibliographie d'Yves Bonnefoy |
Retour au répertoire du numéro de janvier 2005
Retour à l' index des auteurs
Désirs
Je suis le bruit du monde
le balancement inapaisé entre ici et ailleurs
la frondaison muette du cactus
le bois rugueux qui recouvre le gecko
les rais du caméléon jaune soleil
le lit du livre-monde
où les pages sont autant des vagues de la quête
toujours recommencée
Abdourahman Waberi (1965)
Poésie 1, Le Magazine de la Poésie,
Le cherche midi Editeur, mars 2000, p. 74.
Rédigé par : M.P. | 07 janvier 2005 à 12:22
L'INNOMMABLE AU JOUR LE JOUR_______
Je suis sorti ce matin simplement pour sentir la déclivité des rues éroder mes semelles. La ville ces jours-ci s'est revêtue de moiteur. Les tropiques escortées d'oiseaux migrateurs sont de passage. Sous mes pieds, je le sens, le trottoir colle. Mais cette glu n'aura pas raison de ma démarche et, à défaut d'exposer sur l'allée d'en face une irritante difficulté à cerner le sens de ces temps bien incertains, je m'invente une raison supplémentaire pour écrire sur la ville en m'enfonçant dans les dunes tièdes d'une cité antique.
Je marche où j'écris pour faire de chaque quartier un chapitre. Les rues silencieuses comme des pages blanches attendent des majuscules. Ces empreintes que je laisse derrière moi, chaque fois qu'il me faut inscrire sur le sol des chimères sans forme, sont des caractères qui s'impriment sur la ville, et je la piétine…
Amicizia
Guidu ________
Rédigé par : Guidu | 11 octobre 2005 à 12:46