Ph. D.R.
« Un grand eucalyptus gardait une petite vieille en noir, et moi qui passais sur la route, dans une voiture à grande allure, j’avais eu le temps de voir son visage, ses yeux profonds et rieurs, son nez aquilin, sa peau fripée ; j’avais eu le temps de voir son fichu mal noué et sa jupe trop longue sur des bas trop épais.
Elle regardait la route peut-être ou plutôt la mer, de l’autre côté de la route. Venait-elle du cimetière ? Je ne saurais l’affirmer. En tout cas, après avoir dépassé les lauriers roses, elle était là, sous un grand eucalyptus de jardin qui donnait de l’ombre à la route, et moi qui passais dans une voiture à grande allure, j’avais eu le temps de l’apercevoir. »
Marie-Ange Sebasti, Paroles pour une île, Promotion et Edition, Paris, 1967, p. 29.
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