(Je remets en ligne ce commentaire transmis le 12 décembre 2004 sur Terres de femmes par Marie-Thérèse Peyrin).
Ph. D.R.
TAIRE DE FEMMES
« Taire de femmes », sobre et magnifique intitulé où le pluriel est inclus : les « taires » de femmes sont immémoriaux et parfois perpétués par elles-mêmes, souvent à leur insu. J'aime l’invitation à rendre visible la chose tue. Elle ne recouvre pas forcément la chose secrète, j'imagine plutôt qu'il s'agit de mettre en réserve, autant qu'en exergue, l'informulé littéral, l'affleurement unique et instantané d'une vérité personnelle confrontée à elle-même. Elle peut devenir ici l'interprétation de soi à vocation universelle, à cause de sa texture ontologique de féminité et de sensualité sexuée. Il ne s'agit pas d'un énième prurit féministe et anti-masculin, il s'agit de rétablir une équité et une authenticité dans l'expression individuelle. Une femme qui parle pour ne rien dire est une femme désertée par le Désir de l'Autre. « Elle bavarde »... dit-on... Sa séduction est donc sans trajectoire réellement assumée, elle est vidée de son sens et cela peut devenir mortel pour elle à terme. Une sorte de suicide mental, moral et social. Les femmes que j'admire dans le monde des Lettres et des Arts sont des femmes qui pensent tout haut et parfois en actes, sans cabotinage et sans esprit de domination. Elles incarnent des « passerelles » pour l'intelligence et la vitalité ordinaires. »
Voir aussi : - (sur Terres de femmes) Marie-Ange Sebasti/Une petite vieille en noir. |
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