Michel Foucault/« Soucie-toi de toi-même »
« C’est un fait que lorsque ce précepte delphique, ce gnôthi seauton apparaît […] dans la pensée philosophique, […] c’est, non pas tout le temps, mais à plusieurs reprises et d’une manière très significative, couplé, jumelé avec le principe du « soucie-toi de toi-même » (epimelei heautou). Je dis « couplé », je dis « jumelé ». En fait, ce n’est pas tout à fait de couplage qu’il s’agit. […] C’est beaucoup plus dans une sorte de subordination par rapport au précepte du souci de soi que se formule la règle « connais-toi toi-même ». Le gnôthi seauton (« connais-toi toi-même ») apparaît, d’une façon assez claire et encore une fois dans un certain nombre de textes significatifs, dans le cadre plus général de l’epimeleia heautou (souci de soi-même) comme une des formes, comme une des conséquences, comme une sorte d’application concrète, précise et particulière, de la règle générale : il faut que tu t’occupes de toi-même, il ne faut pas que tu t’oublies toi-même, il faut que tu prennes soin de toi-même. Et c’est à l’intérieur de cela qu’apparaît et se formule, comme à la pointe même de ce souci, la règle « connais-toi toi-même. »
Michel Foucault, L’Herméneutique du sujet, Cours au Collège de France (1981-1982), Gallimard/Le Seuil, février 2001, p. 6.
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