C’EST À NOEL QUE SE TRANSMETTENT TOUS LES SAVOIRS « C’est à Noël que se transmettent tous les savoirs. C’est au douzième coup de minuit que j’appris, en ma qualité de fille aînée, à conjurer le malocchju, le mauvais œil, et que j’eus le privilège d’être initiée aux prières et aux gestes à accomplir pour reconnaître et effacer l’envoûtement, l’inochjatura. À Bastia, et dans toute la Corse, lorsque quelqu’un présente des malaises soudains, lorsqu’un enfant maigrit, se plaint de maux de tête, refuse de s’alimenter, ou lorsqu’un animal tombe malade sans raison, on dit qu’il a l’occhju, le « mauvais œil ». Cracher, faire les cornes de manière plus ou moins ostensible, formuler le traditionnel Dio u benedigu (« Dieu le bénisse ») face à un excès de compliments ou à une attitude exagérément admirative… devrait en principe suffire à écarter le mauvais œil. Mais si l’on oublie ou si cela reste sans effet, on peut encore faire appel à une signadora, dépositaire de la formule incantatoire secrète qui sera prononcée à voix inaudible afin, bien évidemment, de n’être pas entendue. Une assiette pleine d’eau, une bougie, de l’huile placées devant elle, la signadora trempe l’auriculaire dans le récipient contenant l’huile et fait tomber une goutte dans l’eau, tout en murmurant une prière connue d’elle seule. L’opération est répétée un certain nombre de fois. Si les gouttes demeurent bien rondes, il n’y a pas eu maléfice. Si elles s’étalent, le mal est dû à une cause magique. La guérison peut alors être immédiate. Dans le cas contraire, on continuera d’officier un nombre impair de fois jusqu’à ce que les gouttes d’huile deviennent bien rondes, petites et brillantes. » Hélène Bresciani, « Le douxième coup de minuit », in Bastia, Albiana, Aiacciu, 2002, pp. 42-43. Photos de Serge Assier. |
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Bonjour Hélène
Forte nostalgie. Je vais en Corse en fin de mois. Où puis-je trouver tes ouvrages ?Je t'embrasse après une si longue absence.
cc
Rédigé par : claude Collin | 17 janvier 2013 à 18:35