La tentation du suicide Ph., G.AdC
Elle lui raconte ses piètres expériences de lycéenne, toujours réticente à ce genre d’exploits. The Hours. Elles rêvent de vibrer aux mêmes images. Aux mêmes visages. De se laisser porter emporter par les vagues de la musique. Les variations de Phil Glass. Elle aimait depuis toujours les variations. Depuis le temps lointain de son enfance à elle. Celui de sa grand-mère et de ses lallations, des ninne nanne qui avaient bercé son oreille de petite fille insatisfaite. Plus tard, les Variations Diabelli chez Marguerite Duras et le thème de la Folia. Sa personnalité à elle s’est façonnée sur ces infimes changements de tons, de notes, et maintenant de mots. De lumière. La lumière changeante de ses yeux gris vert. Jusqu’aux subtiles variations de son visage à elle qui la tiennent à l’affût. Depuis le début de leur rencontre, Phil Glass a tissé entre elles deux un fil ténu de sons qui les tient arrimées l’une à l’autre dans un équilibre invisible. Elles ont évoqué la tentation du suicide. L’ultime solution pour endiguer le désespoir ? Angèle Paoli D.R. Texte angelepaoli |
■ Voir aussi ▼ → un court extrait vidéo de la pianiste Branka Parlic interprétant The Hours |
Retour au répertoire de décembre 2004
Jolie parabole sur les variations (de l'âme, de la vie). Dont Philip Glass est évidemment le maître (la BO de The Hours est un pur chef-d'oeuvre). Merci.
Rédigé par : Richard | 26 décembre 2004 à 14:45
The Hours, un film qui m'a marquée également mais pour des raisons toutes différentes. La personne et le personnage de Virginia Woolf m'évoquent à la fois l'intimité féminine allant à ses questions essentielles et la question lisière de la tentation de sombrer dans la folie quand le réel (le réel en soi tel qu'on le perçoit) devient persécutoire, voire hostile. La scène de l'entrée dans l'eau avec les poches de manteau remplies de pierres est allégorique autant que pathétique. Elle est l'aboutissement déplorable d'un renoncement argumenté... Il n’y a pas de suicide sans cause profonde…
Rédigé par : M.P. | 28 décembre 2004 à 11:18
Oui, bien sûr, encore faut-il savoir à quel niveau doit être réglé l'instrument bathymétrique. J'imagine que cela varie selon l'entraînement et la résistance des plongeurs en "causes profondes".
Rédigé par : YvesT | 28 décembre 2004 à 17:42
Et si de fuite, le suicide passait au statut de création ? Si ce renoncement qu'il représente était aussi (et surtout) l'ouverture d'une porte vers un autre monde ? Un monde que les autres ne voient pas, ne perçoivent pas, ne comprennent pas. Le monde de la sérénité, du repos, peut-être d'une certaine paix intérieure.
Et si ces voix que Virginia a entendues dans ses dernières années étaient des appels vers un bonheur qu'elle n'arrivait pas à saisir auprès des siens ?
Et si le suicide était tourment... maintenir entier et solide le fil reliant deux désespoirs serait-il un moyen de l'éviter?
Rédigé par : Marielle | 28 décembre 2004 à 18:39
Ce très beau texte m’a donné envie de vous faire part de ça :
LE TALENT DES SUICIDÉS________________
[…] En septembre 1954, tandis qu'il connaît un succès grandissant, Nicolas de Staël se retire loin des siens à Antibes. Il multiplie les natures mortes, les paysages et les marines. Le rythme de production s'accélère mais l'anxiété assiège le peintre. Le 16 mars 1955, Nicolas de Staël se donne la mort, laissant inachevée sa plus grande toile - Le Concert - [ …]
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Pour en savoir plus sur ce peintre singulier et pour voir ses toiles dans une chronologie à rebours (j’offre à Angèle Agrigente, celle que je préfère ! ) il vous suffit de cliquer ICI.
Amicizia
Guidu __________
Rédigé par : Guidu | 03 février 2005 à 03:02
NICOLAS DE STAËL ________
Dans une correspondance privée récente, Yves (l’éditeur-webmaster de TdF) me faisait remarquer que les reproductions de Nicolas de Staël n'étaient plus accessibles par le lien que j'avais proposé ci-dessous ! Particulièrement le tableau Agrigente que j’avais offert à Angèle Paoli.
Revoici un lien par lequel il est de nouveau possible d’admirer le travail de ce géant de la peinture de la fin du XXe siècle.
Amicizia
Guidu ______
Rédigé par : Guidu | 13 février 2006 à 16:40