La vraie culture étant au plus près du flux de l’origine « pas encore avalisée » et gardant toujours « un reflet de l’innocence native » et de l’émerveillement de l’enfance, comme le souligne Philippe Jaccottet dans Paysages avec figures absentes, que vaudrait le réel sans cette figure du désir qu’est l’illusion ?
À la manière de Jaccottet, j’aimerais, « l’esprit assuré », simplement sourire de quiconque s’écrie : « J’ai compris le secret du langage, il n’y a pas deux manières de dire », mais je préfère confier au lecteur ces vers de Mathieu Terence en forme d’envoi de mon île natale :
« Je longe la plage
Ce sable d’accord
Avec son poids si blanc,
Et je m’allonge
Dans une eau
Aux dimensions du monde. »
Mathieu Terence, L’Ile, Editions Leo Scheer, 2004, page 22.

Sur le thème de l'île, je conseille la lecture des actes du colloque « L’Île Laboratoire » de l'Université de Corse (19 au 21 juin 1997). Textes réunis par Anne Meistersheim et publiés par ailleurs par les éditions Alain Piazzola.
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MOI VOIS-TU
"Moi vois-tu, je serai près de toi
Pour que ta mémoire
Puisse garder en son sein un jardin fertile
Inondé de soleil"
EO SAI
"Eo sai saraghju quì
Pè chì memoria toia
Abbia sempre una lenza de annacquà
Un sole da ragighjà"
[...]
Moi vois-tu, je serai près de toi
Lorsque fondent les dernières neiges
Déchaînant la colère de Golu
Anéanti par les annnées mais silencieux
Je serai près de toi
Pour t'écouter encore dire cent choses et plus
Eo sai saraghju quì
Quandu strughje l'ultima neve
E chi Golu fattu si ne hè zergosu
Da l'anni sbrembatu ma silenziosu
Eo sai saraghju quì
A sente ti centu hè più cose di"
Deux couplets de EO SAI
Una tarra ci hè
© A Filetta
Paroles et Musique de Ghjuvan-Claudiu ACQUAVIVA
Rédigé par : M.P. | 12 décembre 2004 à 20:13
O TERRA
"O terra ruda di l'alti muntagni
Sempri incristata d'una nevi bianca
Senti anc'avà crescia tanti lagni
Ma di sfidà u mondu ùn sè stanca.
O terra sbancata da li frusteri
Li to ochji so li surgenti chjari
Chi lasciani scappà li so misteri
Senza chi mai qualunqua i pari.
O terra chi sott' à nimu ti stracqui
Stendu sempri ritta in i turmenti
Hà vistu scorra tanti è tanti acqui
E't'ani assaltatu tamanti venti.
O terra ricolma ad umanità
In senu à tè stani L’ossi sdrutti
So da no sumenti di libertà
E'ribombani i so voci muti.
O terra di li lochi in rivolti
Un'semu micca omini è donni morti
E'mancu bramemu d'essa sipolti
Fin tantu à facci a nostra sorti."
© A Filetta
Rédigé par : angèlepaoli | 13 décembre 2004 à 10:09
« Je suis certain de savoir ce que tu voudrais dire. Quand viendra l’heure, réalise cette intuition, cette image dispersée dans l’eau, peut-être même le geste timide à demi-ébauché qui t’obsède depuis ton enfance. Ne te laisse pas troubler par les détails ajoutés par les mois et les années qui passent. Ils ne sont pas importants. Où que tu sois, choisis d’oublier tout ce qui t’arrive. Si tu le peux, pense à la multitude de façons dont tu dis Toi à quelqu’un qui n’est pas ça. »
Aleš Debeljak, Minutes de la peur, éditions Domens, 2001, p. 30. Poèmes traduits du slovène par Andrée Lück-Gaye.
Rédigé par : Critias | 15 décembre 2004 à 20:39