Marine de Giottani [Ghjottani], Ortani ou Orotani sur les cartes marines d'autrefois D.R. Ph. angelepaoli Étrange que le terme « guilloché », rencontré dans Cent vues de l’enclos des nuages d’André Ar Vot (José Corti, 2004, p. 161), paraisse empreint de « gaucherie » au poète qui l’utilise. Ne dit-on pas d’un vers qu’il est savamment guilloché ? Cette image, empruntée au travail précis et soigné de l’horloger, évoque les creux et entrelacs dont s’ornent et le vers et la montre. Est aussi attesté le substantif « guillochis » dont le suffixe n’a rien de péjoratif. Ou encore le mot « guillochage ». L’origine de ce mot prête encore à interrogation. Le participe passé « guilloché » semble être un mot-valise qui combinerait à la fois le verbe « ghiocciare » (italien classique « gocciare ») goutter, dégoutter, originaire d’Italie du Nord et le nom « ghiotto » : « glouton », que l'on retrouve dans certains toponymes, dont Giottani [Ghjottani], nom de la marine de Barrettali dans le Cap Corse: la marine qui engloutit tout, à une encablure du Merchione au terrifiant profil d'aigle. P.S. Pour l'historien Maurice Mattei (président de l'Association Petre Scritte), le toponyme Giottani [Ghjottani] serait dérivé du radical ghjotta, qui en corse signifie égoutture ("eau ayant une amertume particulière"). Pour ce qui est de la première acception, il est aisé d’établir un lien entre la « goutte » d’eau et la forme sculptée que les artistes italiens donnent à la pierre dans leurs décors architecturaux et ce dès le XVIe siècle. Mais qu'en est-il vraiment du patronyme de l'artiste Giotto ? Angèle Paoli D.R. Texte angèlepaoli |
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