19 février 1988 : mort à Paris de René Char (né le 14 juin 1907 à L'Isle-sur-Sorgue [aujourd'hui L'Isle-sur-la-Sorgue], Vaucluse).
Ph., G.AdC
POST-MERCI
Nous sommes des météores à gueule de planète. Notre ciel est une veille, notre course une chasse, et notre gibier est une goutte de clarté.
Ensemble nous remettrons la Nuit sur ses rails ; et nous irons, tour à tour nous détestant et nous aimant, jusqu’aux étoiles de l’aurore.
J’ai cherché dans mon encre ce qui ne pouvait être quêté : la tache pure au-delà de l’écriture souillée.
En poésie, devenir c’est réconcilier. Le poète ne dit pas la vérité ; il la vit ; et la vivant, il devient mensonger. Paradoxe des Muses : justesse du poème.
Dans le tissu du poème doit se retrouver un nombre égal de tunnels dérobés, de chambres d’harmonie, en même temps que d’éléments futurs, de havres au soleil, de pistes captieuses et d’existants s’entr’appelant. Le poète est le passeur de tout cela qui forme un ordre. Et un ordre insurgé.
René Char, Post-merci, Recherche de la base et du sommet. IV. À une sérénité crispée, Œuvres complètes, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, pages 759-760.
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