IL SOGNATORE
à Gabriella
Rêveur,
quel archet
trace l’échappée
de tes yeux ?
Ambre brune
forgée de siècles,
enchâssée
en de sereines clairières
d’améthyste,
ce sont lourdes coupes
ouvertes aux aubes pâles
dans l’argile primitive du monde.
La pierre, l’aimée
aux pigments de lune,
prononce tout bas
son vœu de sagesse
tandis qu’elle enfreint
― douce ―
l’arc de ton cou.
Rêveur
que je ne quitte ―
mes yeux loin
du vacarme contigu
de l’histoire,
à leur tour
prennent ce peu de toi,
mèche à ton front,
jusqu’à saigner d’encre
dans le geste d’extirper
un monde hors d’ici.
8 novembre 2009
Valérie Brantôme
Texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)
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