Anne Slacik, Blanc (Piero 6), 2008
huile et pigments sur toile de coton, 200 x 142 cm
avec l'aimable autorisation de reproduction d'Anne Slacik
Tous droits réservés
L’AU-DEHORS
Pour Anne Slacik
Tu vis comme vit l’arbre de Piero
dans l’au-dehors
qui n’a pas d’âge
qui ne connaît pas le monde
mais est possédé par sa lumière
elle est si vaste qu’on l’appelle le ciel
l’arbre prononce son nom et
il neige du feuillage
des souffles et des branches
qui disparaissent dans la voix bleue
sûrement le paradis
le jour où tout sera vrai
fugace est l’arbre
une apparition, personne ne crie
douceur amère de la solitude
quand sur la colline passe la couleur
tu dis c’est un signe
il y a assez de vert et tu attends
peut-être l’arbre vole ou est-ce toi
qui rêve son envol et sent ses racines
un peu de terre
de l’eau et beaucoup d’air
qu’emporte l’air, dans l’irréel
brûle le feu de la présence
le nuage pleure, le tronc se dresse
et avec lui tout le perdu
rochers et grotte, fleuve et forêts
bêtes et hommes en détresse
droits dans la langue
de la vision qui t’emporte
mots et regard font du silence
avec un geste qui tout efface
pour faire surgir de la blancheur
de l’abandon, de la mémoire
l’arbre parle en toi
de l’au-dehors
tu es dedans
le paysage avec arbre de Piero
le monde est loin, l’azur est là
un nulle part dans l’espace de la couleur
où vibre le temps
qui l’expire et nous inspire.
Sylvie Fabre G.
Texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)
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