Marc Torikian, Portrait, 2000
Mine de plomb, 20 x 20 cm
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RECOMMENCEMENT
au peintre Marc Torikian
À la tombée de la nuit,
le héron cendré s'enfuit.
La trace de ton agonie sans mots
perce le toit du grenier, là-haut.
La petite haine en ligne de mire
chasse la légèreté et les fous rires.
Peintre sans maison dans les ténèbres :
ici, on a cassé tes pinceaux et vertèbres.
Ailleurs, le verbe recommence.
Peut-être. Je le pense.
Ici, la grisaille fait racines.
L’œil ne se voit pas.
L’oreille s’écoute.
Ailleurs, tu sèmes et humes
L'herbe berceuse de brumes.
La douleur de l’enfance-escargot
repousse le rouge derrière les fagots.
Le fils qui se réveille ailleurs que dans le livre
chante les syllabes de tes couleurs libres.
(Semur-en-Auxois, 2009)
Maria Maïlat
Texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)
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