LE BAIN DE DIANE
Le bain de diane enceinte tient de l’emboîtement infini, gigogne.
Femme au contenu, en plus de se contenir elle, au contenu étrange, une veine verte court de son flanc à son aine, de chaque côté. Les bassins reflètent ses seins décuplés, pointes noires et son sexe (le lui cache son ventre autrement). Nue au vu et au su mais dans le parc désert.
Nul ne le peut ni le cerf, le boisement dense et les ronces empêchent qu’on la surprenne au bain. L’eau découvre l’ovale du ventre proéminent. À l’heure mélancolique elle se baigne. La vasque dont les pieds sont des griffes enfoncent dans les feuilles de l’automne dernier. Mise sous les tilleuls quelquefois pleine de leurs fleurs.
diane se baigne avec la vision de la baignoire infinie, elle s’attend d’une seconde à l’autre à la dissolution de son émail. Comme les miroirs l’eau ouvre sur un monde, l’entrain vers le fond l’enfoncement.
La forêt la plus prononcée la plus pubienne.
Sophie Loizeau
Extrait du roman de diane, paru aux éditions Rehauts en mai 2013. (D.R.)
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Image, G.AdC