| 57. Marianghjula Antonetti-Orsoni | 58. Luce Guilbaud | 59. Sophie Loizeau |
LE CORPS PENCHE le corps penche il s'appuie sur un coude se souvient des courses du cœur de ses battements dehors on ne voit rien c'est ici avec le sang qui fomente ses raisons on se souvient d'autres chambres d'un ciel de lit un homme ne sait pas si l'amour est compté si le lit flotte avec les marées le matin dort encore derrière les rideaux et les femmes se lèvent vont au miroir le désir est vivant (prêt à partir) un cœur en papier à la main je marche sur le tapis je reconnais le dessin du rêve au loin la nuit se couche déjà sur l'eau les draps d'aube nouvelle se dispersent avec les oiseaux mêlés à la chair des soupirs c'est la rivière qui hésite à passer près du lit mais il faut bien se lever Luce Guilbaud Texte inédit pour Terres de femmes (D.R.) NOTE d’AP : ce poème a été sélectionné pour l’anthologie pas d’ici, pas d’ailleurs (anthologie poétique francophone de voix féminines contemporaines) publiée par Voix d’encre en juillet 2012. _____ Ph., G.AdC |