| 55. Angèle Paoli | 56. Fabienne Courtade | 57. Marianghjula Antonetti-Orsoni |
[SANS TITRE]Je reviens sur mes pas Aussi fragile que dormir sur morceaux de verre matelas de clous Dormir dans massif Avec marques d’herbes empreintes sur les joues La nuit tombée Je me réveille en pleine nuit Il n’y a plus aucune fleur Les murs sont devant Quelqu’un chuchote : l’hiver tombé l’été passé Je jette tout dans un couloir De cet endroit – bout du monde J’enlève drap après drap Je ramasse de la terre humide comme dans les rêves Les paupières sont collées J’avance avec les yeux fermés la lumière étincelle Des heures après Le fil Se détache De moi la cire se défait en miettes lorsque je m’éveille Les cils collés Que l’on rince Le monde tremble sans bruit Une porte claque : Je garde les yeux fermés Je ne dois rien vous dire – des choses passantes Et rapides Et ce que je dis est d’une extrême légèreté Au matin Je frôle ses paupières Maintenant j’appuie sur sa bouche Des phrases passent Et son corps C’est moi qui fournis les éblouissements J’ai exactement le corps Entre les mains Avec les orties Le visage est de travers Et la lumière N’éclaire plus Mais les mains fuient Je les rattrape Je fais un geste immédiat Je les pose sur la tête Toujours Pour m’élever Avec les orties Partout dans les terres Fabienne Courtade Textes inédits (février 2010) pour Terres de femmes (D.R.) _______ Ph. angèlepaoli |