CHTONIENNES (LAMENTU)
Crépitement du feu en firmament d'étoiles ni blasphème ni plainte ton ongle brisé au miroir de l'enfance craquement des os pris affleurement des eaux ta mémoire infaillible inlassable des jours de descente en bordure de mer
― tu marches ―
effluves de printemps dans les herbes mouillées
\ aristoloche des talus qui t'a donné ce nom d'aristocrate tenace sûre de ton élan sur ta hampe dressée et mouette criarde en tourbillon des flots \
― tu surveilles veilles à tes pas ―
inconsolable de la durée des ciels en nuages d'ébène fondus de gris à l'écal du rivage et ton rire perlé de cils et tes larmes d'enfant accrochées aux épines cactées plantées drues et rudes au revers des roches sombres chtoniennes des failles en abrupt
― il suffirait il suffirait d'un pas pour que tu glisses là en-bas passera passera pas un pas de plus
un pas de trop ―
et voilà que tu passes de vie à trépas dans la nuit qui brasse sans foi ni émoi tes monstres insoumis
bras tendus qui t'accueillent en Charybde et Scylla ancillaires moissons de trouble déraison.

Angèle Paoli février 2010 (D.R.)
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Ph. angelepaoli
Note : ce poème a été publié dans l'ouvrage collectif Calendrier de la poésie francophone 2011, Alhambra Publishing (Belgium), 2010, 10.6. Choix de Shafiq Naz.
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